Le Vin des Poètes : intermède 6

C’était en1995, pour une commande du Conseil Général de l’Hérault, le peintre Hervé Di Rosa, inventeur de l’art modeste, commençait la réalisation de 49 affiches représentant les  49 cantons du département de l’Hérault, dont celle-ci du canton de Murviel-les-Béziers entièrement dédiée à la vigne et à l’étape décisive des vendanges…

Pour ceux que cela intéresse, vous pouvez encore acheter quelques exemplaires disponibles de ces affiches sur www.seritheque.fr la boutique en ligne d’Anagraphis.

Parmi les autres affiches dédiées au vin, celle du canton de Frontignan notamment où trône une bouteille de muscat…

Né à Sète en 1959 Hervé Di Rosa travaille aujourd’hui dans le monde entier. C’est en 1980 que sont publiées ses premières oeuvres – il a alors 21 ans ! – Presque tout de suite il expose à Amsterdam, New York, Londres, ainsi qu’un peu partout en France, dont Sète et Montpellier. En 1987 il ouvre sa première galerie d’art modeste à Paris. Son nom est désormais associé aux plus grandes expositions, mais aussi à des réalisations inscrites dans la proximité (décoration de restaurants, travail avec des artisans…) En 2000 il ouvre le MIAM à Sète et le conseil général de l’Hérault publie sa série sur les cantons.

En cette fin d’année 2011, après un long parcours dans de nombreuses villes françaises où il se déclare « fatigué de la Figuration libre », il expose à Manille aux Philippines, continuant à donner à son oeuvre une dimension internationale qui fait de lui un des grands peintres de notre temps. Pour en savoir plus : http://www.dirosa.org/

 

  

 

LE VIN DES POETES (Episode 6) : Chants à boire

Comment mieux souhaiter la bienvenue au public que de l’inviter à chanter quelques-uns de ces chants populeires, ces chants à boire connus par tous ? Si le Cabaret du Vin est un voyage, ces chants sont le lieu de rendez-vous où tout commence.

 

CHEVALIERS DE LA TABLE RONDE

Créée au 18ème siècle dans le Caveau du même nom, la chanson Chevaliers de la Table Ronde est depuis devenue une sorte d’hymne pour soirées de fête bien arrosées… Et j’ai pu vérifier à de nombreuses reprises que tout le monde la connaît et la chante (du moins le premier couplet.)

 

Chevaliers de la Table Ronde Goûtons voir si le vin est bon

Goûtons voir oui, oui, oui Goûtons voir non, non, non,

Goûtons voir si le vin est bon

 

J’en boirai cinq à six bouteilles Une femme sur mes genoux

Une femme oui, oui, oui Une femme non, non, non

Une femme sur mes genoux

 

Si je meurs je veux qu’on m’enterre Dans la cave où y a du bon vin

Dans la cave oui, oui, oui Dans la cave non, non, non

Dans la cave où y a du bon vin

 

Les deux pieds contre la muraille Et la têt’ sous le robinet              

Et la tête oui, oui, oui, Et la tête non, non, non

Et la têt’ sous le robinet              

 

Et les quatre plus grands ivrognes Porteront les quat’ coins du drap

Porteront oui, oui, oui, Porteront non, non, non,

Porteront les quat’ coins du drap

 

Et si le tonneau se débonde J’en boirai jusqu’à mon loisir

J’en boirai oui, oui, oui, J’en boirai non, non, non,

J’en boirai jusqu’à mon loisir

 

Et s’il en reste quelques gouttes Ce sera pour nous rafraîchir

Ce sera oui, oui, oui, Ce sera non, non, non,

Ce sera pour nous rafraîchir

 

Sur ma tomb’, je veux qu’on inscrive Ici gît le Roi des buveurs

Ici gît oui, oui, oui, Ici gît non, non, non,

Ici gît le Roi des buveurs

 

Egalement baptisée  Plantons la vigne ou La jolie vigne, cette chanson fut immortalisée par Aristide Bruant dans les cabarets parisiens au tournant du vingtième siècle.

ENTREZ LA BELLE EN VIGNE

Dans les années 50 les célèbres caves Byrrh à Thuir publièrent un recueil de Chansons à boire d’hier et d’aujourd’hui où l’on trouve des chansons de route, des airs de table, des chants traditionnels (du 15ème au 18ème siècle)… Voici par exemple une belle chanson de Saintonge chantée à deux voix : Entrez la belle en vigne.

 

 

Dans le même recueil figurent également plusieurs titres de Pierre Dupont, l’auteur de Les Bœufs, qui, en effet vers 1850, consacra plusieurs de ses œuvres à la vigne et au vin. Ah ! le beau refrain que celui de ce Chant des ouvriers repris en 1968 par Marc Ogeret et tout récemment par l’ami Fabrice Lançon dans son très beau disque Chansons de mémoire ouvrière :

Aimons-nous et quand nous pouvons

Nous unir pour boire à la ronde

Que le canon se taise ou gronde

Buvons à l’indépendance du monde.

[audio:http://www.actechanson.fr/wp-content/upload/10-Le-chant-des-ouvriers.mp3|titles=10-Le chant des ouvriers]

(A suivre)

LE VIN DES POETES : INTERMEDE 4…

Et oui encore un intermède.

Il semble qu’une (excellente) habitude se dessine parmi les lecteurs de ce blog : nous transmettre des textes, des images ou des musiques qui racontent elles aussi le vin. Nous en sommes très heureux quand cela nous amène à découvrir des oeuvres comme celle de Jacques Resch (voir l’intermède précédent) ou des chansons comme celle-ci, magnifique, d’Alain Garcia, accompagné à la guitare par le brillant Sébastien Farias.

Que cet Amour ami devienne ainsi le vôtre.

[audio:http://www.actechanson.fr/wp-content/upload/04-Amour-Ami.mp3|titles=04 Amour Ami]

La vérité en marche !

Nous voilà rejoints par l’actualité. Dans ma dernière chronique sur la guitare de Michèle Obama, il était question d’une enquête initiée par le FBI pour connaître la provenance du bois des pipes de DSK… Claude Guéant a pris, si je puis dire, les choses en main et, grâce à lui, on sait désormais dans quel bois les fameuses pipes ont été faites : c’est dans le bois de Boulogne !

Nous sommes heureux d’avoir pu, même modestement, contribuer à la recherche de la vérité.

                                                                                                                                       JPLeques

Le Vin des Poètes : intermède 3…

Tandis que les « élus » de la viticulture héraultaise s’en vont promouvoir les vins du département à Paris sous la très occitane appellation de Happy Languedoc… je me permets d’offrir aux Parisiens et à tous les amoureux du vin, de sa poésie, de sa plastique, ce tableau du très surréaliste peintre montpelliérain Jacques RESCH. Le tableau s’appelle Le pape aux raisins… Fumée blanche !

Avec tous mes remerciements à Jacques Gauffier à qui je dois cette découverte.

http://www.jacquesresch.com/

LE VIN DES POETES (Episode 5) : Sur des airs connus…

C’est par cette chanson chantée a cappella que débute le Cabaret du Vin. Selon une vieille tradition populaire, des milliers de chansons furent ainsi écrites sur des airs connus (des timbres)… et sur tous les thèmes, dont celui du vin bien sûr.

Cette Marseillaise du buveur, parue dans la Feuille du matin du 25 novembre 1792, est une des 250 versions de notre hymne national, détourné dès les premières semaines de gloire du Chant de l’armée du Rhin qui, grâce au jeune Montpelliérain François Mireur, allait effectivement devenir notre Marseillaise… Alcool, pornographie, ripailles, tout était bon pour s’emparer de la musique de Rouget de l’Isle…

La Grêve de l’impôt est l’oeuvre d’un certain Armand Monestier poète et marchand forain à Pézenas qui, en juin 1907, sur l’air de l’Internationale, évoqua dans le Tocsin, journal de la révolte des vignerons du midi, la situation de désespoir qui avait conduit à la révolte. Autour des vignerons, c’est tout un peuple alors qui descendit dans la rue pour se battre… 

 

GLOIRE AU 17ème

Gaston Montéhus, le chanteur des pauvres, rendit hommage à la révolte des vignerons du midi à travers la célébration d’un événement fameux (mais un peu re-écrit semble-t-il) : le refus du 17ème de ligne de tirer sur la foule des manifestants réunis sur les Allées Paul Riquet à Béziers.

Comme pour beaucoup d’autres chansons de Montéhus, la musique de Gloire au 17ème est signée Chantegrelet et Daubis.

Légitim’ était votre colère,
Le refus était un grand devoir.
On n’ doit pas tuer ses père et mère,
Pour les grands qui sont au pouvoir.
Soldats, votre conscience est nette :
On n’se tue pas entre Français ;
Refusant d’rougir vos baïonnettes
Petit soldats, oui, vous avez bien fait !

Refrain
Salut, salut à vous, braves soldats du 17ème ;
Salut, braves pioupious, chacun vous admire et vous aime ;
Salut, salut à vous, à votre geste magnifique ;
Vous auriez, en tirant sur nous, assassiné la République.
 
Comm’ les autres vous aimez la France,
J’en suis sûr même vous l’aimez bien. 
Car sous votre pantalon garance,
Vous êtes restés des citoyens.
La patrie, c’est d’abord sa mère,
Cell’ qui vous a donné le sein,
Et vaut mieux même aller aux galères,
Que d’accepter d’être son assassin.
 
Refrain
Espérons qu’un jour viendra en France,
Où la paix, la concorde régnera.
Ayons tous au cœur cette espérance
Que bientôt ce grand jour viendra.
Vous avez semé la premièr’ graine
Dans le sillon d’ l’Humanité.
La récolte sera prochaine,
Et ce jour-là, vous serez tous fêtés.
 

[audio:http://www.actechanson.fr/wp-content/upload/gloire_au_17e.mp3|titles=gloire_au_17e]

 
 
(à suivre)
 

Marketing Brassens ?!

Et pourquoi dans le monde où nous sommes, n’y aurait-il pas une exploitation mercantile du nom et de l’image de Brassens ?… Des millions de tee-shirts à l’effigie du Che ont bien été vendus jusques dans les coins les plus reculés de la planète, et la langue d’Einstein, le sourire de Mandela, sont au moins aussi connus que les attitudes les plus provocantes des plus grandes stars cinématographiques (Ô Marylin !).

En tous cas il y a incontestablement en cette année du trentième anniversaire de la disparition de Georges, une volonté marchande galopante qui s’installe autour de lui : concerts, CD, DVD, coffrets, livres,…, mais aussi croisières, téléfilms, et bientôt sans doute, si ce n’est déjà fait, divers objets de marchandising : pipes, guitares, et pourquoi pas moustaches ou costumes en velours cotelé…

Tout ça ne vous gêne pas ?

Oh ! Bien sûr il y a là toute une industrie qui, en cherchant à gagner de l’argent, donne aussi du travail aux marins, aux artistes, aux restaurateurs, aux hôteliers, aus fabricants de pipes et de guitares, aux coiffeurs, aux notaires… et même, j’en suis sûr, aux filles de joie d’Europe centrale ou du Bénin arrivées jusques dans nos contrées…

Que l’on soit de Sète, de Lézardrieux ou de Saint-Gély-du-Fesc, on peut même s’en réjouir. D’autant qu’après tout, tout cela vise aussi à donner du bonheur, en nous invitant à partager, mieux que devant son poste de télé, un peu de la vie, ou de la mort, de Georges, à retrouver ses chansons, ses goûts, ses amitiés, ses amours, ses emmerdes…

Mais j’ai bien du mal à entendre sans rougir le bruit du tiroir-caisse !

Vin des poètes : Intermède 2

Le Sitevi (salon international des techniques viticoles) se tient ces jours-ci au parc des expositions de Montpellier-Fréjorgues… Pour oublier la laideur du lieu je vous offre ce beau tableau de Vincent Bioules conçu comme un éloge du Pic Saint-Loup… et de ses vignes.

La guitare de Michèle et Carla…

Parmi les lecteurs de ce blog, beaucoup se souviennent sans doute que Michèle Obama avait offert une magnifique guitare Gibson Humming bird à la première dame de France Carla Sarkozy-Bruni. (Un éminent chroniqueur de l’Acte Chanson avait d’ailleurs relaté la chose dans ce blog…). Or nous venons d’apprendre par le magazine GuitareXtrème qu’après enquête des fins limiers du FBI, la guitare présidentielle pouvait contenir des pièces d’ébène et de palissandre rapportées illégalement de Madagascar… Vous imaginez la stupeur, le drâme ? S’il s’avérait en effet que Michèle Obama était au courant de la provenance  illégale de ces bois, elle encourrait jusqu’à cinq ans de prison et 182000 € d’amende. De quoi aggraver donc le déficit américain !

… On comprend mieux à cet éclairage que le FBI ne veuille pas vraiment savoir d’où vient le bois des pipes de DSK.