Et bien, ça y est ! La grande messe du foot a débuté, comme tous les quatre ans. Depuis le 11 juin et pour un mois, les amateurs de ballon rond vont en prendre plein les mirettes. Tout le monde va se prendre pour un chroniqueur sportif et analyser les matchs à l’aune d’un chauvinisme exacerbé. Si le panem, angelicum ou pas, vient à manquer, rassurons-nous, nous aurons les circences exténuants (en nuançant toutefois la remarque, car si la mort était souvent au rendez-vous des combats de gladiateurs, nos milliardaires du stade ne risquent eux qu’une petite mort orgasmique ou médiatique…)
Les brouteurs de pelouse m’ayant toujours, je l’avoue, toujours brouté, ne vous attendez pas de ma part à des pronostics éclairés ou à des réflexions philosophiques sur le foot. Je ne suis pas Camus (ni même Michéa) et ce sport que je fuis comme la peste m’est étranger. Je vais plutôt ici essayer de le relier à notre passion commune : la chanson, tout en reconnaissant, comme aurait pu le dire Clémenceau que la chanson-foot est à la vraie chanson ce que la musique militaire est à la vraie musique.
Evidemment on ne saurait ignorer l’hymne officiel de la Coupe du Monde chanté par Shakira (ce qui d’ailleurs gonflent fortement les Sud-Africains qui se sentent humiliés que ce soit une bimbo colombienne érotico-trémoussante qui les représente…). Notre Johnny national lui-même s’y est essayé il y a huit ans en nous gratifiant d’une panouille chauvine à la gloire des bleus (on sait le résultat)…
Hors Coupe du Monde, on a eu régulièrement de petits hymnes style « Allez les Verts » ainsi que quelques footballeurs chantants, tels Marius Trésor, Basile Boli ou le très pailladin Roger Milla… Je signale que l’équipe de La Paillade-Montpellier a eu elle aussi, il y a plus de trente ans, son petit hymne à elle composé par Gérard Phalipou qui disait (je ne peux résister à la citation) : C’est à petits pas que la Pa la Pa la Paillade ira un jour à Paris… Une chanson magnifique donc qui eut un certain succès dans les quartiers nord de Montpellier, près du stade…
Bien d’autres chansons ont bien sûr célébré les Dieux footeux. Pascal Obispo a chanté Zidane, Tom Novembre et Charlélie Couture ont vanté Platini… Mais pour moi le seul qui ait tiré son épingle du jeu s’appelle Miossec avec son titre Jouer en troisième division
aux accents très réalistes…
Le grand Aimé Jacquet a eu droit à une singing ovation de la part du groupe Chanson Plus Bifluorée sur la musique de Belle
extraite de Notre Dame de Paris… Quant à Raymond Domenech (il faut bien y venir) il a été célébré musicalement par Catherine Ringer et nous n’en dirons pas davantage.
Le foot finalement n’a guère inspiré que des chansons à deux balles… ce qui est formellement interdit sur un terrain.
Parler, écouter, entendre…
Le métier de chanteur (comme beaucoup d’autres) permet parfois de mettre le doigt sur des questions de société qui dépassent largement les seules conditions d’exercice du métier de chanteur.
Les réalités de la politique culturelle bien entendu seront assez vite perçues au fil des concerts, des spectacles, et cerneront assez bien les volontés de l’Etat comme des collectivités locales… Les relations hommes/femmes seront aussi révélées dans toute leur complexité, même si les métiers artistiques sont moins sujets que d’autres aux discriminations… L’implacable abandon des campagnes au profit (?) des villes pourra également être au coeur des réflexions… Et la révolution technologique qui accompagne aussi nos métiers, qui bouleverse parfois jusqu’au contenu même de nos créations… Et la médiatisation accrue, mondialisée, qui modifie en profondeur les conditions d’exercice de la démocratie la plus élémentaire (souvent dans l’illusion)…
Mais je ne veux souligner ici qu’un aspect qui, hélas, tend à prendre beaucoup d’importance avec l’approfondissement de la crise que le capitalisme a étendu à toute la planète et dans tous les domaines : l’irrespect, l’inattention dont nous sommes capables dans la moindre des relations humaines. Et je ne parle pas seulement de tous les peuples abandonnés à leur souffrance, de tous ces êtres dont nous voulons ignorer les raisons mêmes de leur déchéance… je parle de nous tous qui ne savons plus nous écouter, nous entendre, qui ne savons plus nous parler.
Ces pelés, ces galeux…
N’en ayant pas eu connaissance par l’édition montpelliéraine, je me suis rendu ce matin sur le site de Midi Libre pour lire enfin ce fameux article ayant provoqué tant de lectures et tant de réactions de lecteurs indignés et consacré à « un couple d’intermittents du spectacle » de Carcassonne auquel l’ex-ASSEDIC réclame le remboursement de quelques « 100000 € d’indemnités indûment perçues (!)
Sur les faits ce n’est hélas pas la première fois que l’ASSEDIC se distingue en désignant ainsi à la vindicte publique ces pelés, ces galeux d’intermittents du spectacle par qui, bien sûr, tout le mal arrive… Certes ils ne mouraient pas tous, mais si on pouvait en profiter pour en éliminer un grand nombre, la fable ne ferait que dépasser la réalité… la réalité des désirs de tous « les puissants en place » pour lesquels les intermittents du spectacle (les premiers) sont des boucs-émissaires rêvés…
Certes il peut arriver qu’en période de peste, un âne aussi soit malade et qu’un « couple d’intermittents » (même plusieurs) tente de profiter du système. Après tout le système profite bien de nous… Et pour aller au bout de ma pensée, comparé aux truanderies organisées des banques et des banquiers, aux tours de passe-passe financiers en tout genre des pouvoirs en place, dans tous les pays et à tous les niveaux… j’ai presque envie de féliciter notre couple d’en être resté à l’artisanat, à la tricherie de proximité. Presque un bol d’air dans la puanteur généralisée qui envahit notre planète et dont il faut bien dire aussi que la majorité des lecteurs de Midi Libre faisant des commentaires sur l’actualité sont des expressions particulièrement odorantes.
Culture en danger (3)
Depuis plusieurs semaines, voire plusieurs mois, le président du conseil général de l’Hérault s’est érigé en héraut virulent de la bataille contre la réforme des collectivités territoriales voulue par Nicolas Sarkozy (et dont une des conséquences serait la suppression de la compétence culturelle pour les dites collectivités). Il s’y est tellement attelé qu’il a même commencé à en démontrer la nocivité avant même qu’elle soit mise en oeuvre… Il a par exemple baissé de 5% son budget culture (alors que la Région a, elle, continué à l’augmenter).
De l’aveu d’un des responsables du CRACC (comité régional d’action pour la culture et la connaissance) qui est également administrateur du Centre Chorégraphique National cher à Mathilde Monnier (!), les structures institutionnelles n’ont pour l’instant pas eu à en pâtir… Et pour cause. La « festivalite » du conseil général de l’Hérault n’a jamais été aussi active, ses espaces culturels à Montpellier ou Béziers jamais autant choyés,…, et ce sont les petites structures qui en ont pris plein la pipe.
Combien de subventions associatives supprimées ou réduites à leur plus simple expression ?
Il est vrai que l’on met fin ainsi au saupoudrage ridicule des subventions (4000 € annuels par exemple pour l’Acte Chanson… Ah ! Ah ! Ah !) et que l’on peut s’occuper sans être dérangés des grands projets institutionnels dont on est à la fois l’initiateur, le décideur, le financeur, l’exécuteur et le profiteur… Mais oui !
Au fait, vous savez peut-être que le président Vézinhet s’est vu menacé par la droite et le pouvoir en place parce qu’il a utilisé l’argent public pour mener (par affichage notamment) sa campagne contre la réforme… Courageusement il a continué, c’est bien ! Mais sans doute est-ce par économie qu’il n’a pas envoyé le moindre courrier explicatif aux structures soudain privées de subventions… C’est nettement moins bien, n’est-ce pas ?
(à suivre)
Culture en danger (2)
Dans le champ culturel, il y a par exemple le patrimoine (ce que le passé nous a légué), mais aussi les arts plastiques, le spectacle vivant (ce que les artistes disent aujourd’hui), sans oublier la capacité de transmission (de ce qui a été fait comme de ce qui se fait) aux générations montantes, etc…
Bien entendu on peut aussi décliner la Culture dans de nombreux autres domaines aussi différents que le sport, la mode… ou encore la recherche scientifique, la… gastronomie (et je suis loin d’être exhaustif).
La simple évocation de cette diversité d’approche du monde culturel montre les difficultés d’analyse auxquelles nous sommes inévitablement confrontés dès que l’on veut tenter de globaliser la réflexion;
Par exemple, pourquoi le patrimoine est-il toujours prioritaire dans la mise en oeuvre des politiques culturelles de droite ? On peut y voir l’expression de l’état d’esprit réactionnaire des élites droitières qui puisent dans le passé, des certitudes idéologiques plus assurées… Mais il ne faut pas méconnaître en même temps le fait que les « produits culturels patrimoniaux » (cela vaut aussi par exemple pour les « grands de la chanson ») sont plus sûrs pour les investissements que les produits actuels en train de naître…
Par exemple encore, comment se fait-il que les luttes nécessaires qui doivent être menées par la profession elle-même, soient souvent menées en région par tel ou tel directeur de structure institutionnelle (ou son homme-lige) voire par le syndicat patronal qui les rassemble ?… Les victimes les plus durement frappées sont pourtant à l’opposé de leurs intérêts ; intermittents du spectacle, compagnie indépendante misérable, petite structure associative militante, etc…
J’y vois quant à moi la volonté d’encadrement de la révolte toujours possible d’un milieu parcellisé à l’extrême, individualiste mais aussi capable de frapper de grands coups, comme cela s’est vu à l’été 2003… Et puis il y a toujours un peu d’argent à récupérer pour compléter les budgets n’est-ce pas… Et puis encore que pèse le sort d’un intermittent du spectacle ou d’une compagnie face aux investissements et aux résultats attendus d’une collectivité ?
Alors, se disent-ils, ne laissons pas les artistes jouer avec des allumettes, confions la boîte aux patrons !
(à suivre)
Culture en danger (1)
Certes, ni Nicolas Sarkozy ni Frédéric Mitterand ne peuvent incarner un avenir rieur pour la Culture en France, pour l’Art et la création en particulier.
Si avec André Malraux le poids des réalités culturelles si vivaces dans notre pays était tel qu’elles s’étaient imposées aussi dans le champ politique… aujourd’hui l’appesantissement du monde marchand est si fort dans tous les domaines d’activité humaine que la Culture est vue à l’aune exclusive des profits, de la rentabilité… Et là est d’évidence le plus grave danger qui menace non seulement nos métiers, mais la création elle-même et ce qu’on doit en attendre pour le pays, ses hommes, son avenir.
Place au divertissement, aux seules industries du spectacle et du divertissement !
Mais un autre danger, plus insidieux, nous menace également : l’instrumentalisation, la récupération politique de la Culture et de l’Art.
Près des deux tiers du spectacle vivant en France sont en effet aujourd’hui financés par les collectivités locales et territoriales : communes, conseils généraux et régionaux… ce qui est bien. Mais cela ne va pas sans contrepartie.
Bien entendu il ne peut être question de faire le moindre bénéfice pécuniaire dans ces domaines de culture quotidiens que l’on qualifie parfois de « proximité » (Ils sont d’ailleurs abandonnés pour cette raison même par l’Etat et les marchands !)… Seuls des résultats « politiques » peuvent en être espérés. D’où une myriade d’initiatives choisies, bien calées dans le calendrier politique local, l’émergence de groupes d’artistes quasi officiels (chacun se reconnaîtra)… et une information bien cadrée ne laissant que peu de place aux initiatives de toutes sortes qui pourtant continuent d’exister…
Si à cela vous ajoutez la « festivalisation » à l’oeuvre presque exclusive dans les régions à « vocation touristique » (suivez mon regard), vous obtenez les catastrophes culturelles qui nous menacent aussi sérieusement que l’explosion d’une plateforme pétrolière dans le golfe du Mexique.
En vérité, ni la soumission aux marchands, ni l’encadrement politicien, ne peuvent constituer le socle d’une politique culturelle capable d’accompagner, de précéder, d’interroger, de contester les changements à l’oeuvre dans une société… Vous voyez le danger ?
(à suivre)
Nous n’irons pas à Montarnaud
Le concert de Jérar Slabski annulé ce samedi 15 mai
Quand à l’été 2009 le drame que vous savez a frappé le village de Montarnaud entraînant l’annulation du festival « Changez d’airs » (prévu à la rentrée de septembre), nous avons aussitôt exprimé notre compréhension et notre solidarité avec les organisateurs. « Le festival est simplement reporté » affirmaient alors ceux-ci qui confirmaient quelques semaines après l’engagement de Jérar Slabski pour animer en plein air un petit déjeuner en chansons…
Or, alors que le festival est sur le point de débuter (ce 14 mai !) point de petit déjeuner en chansons au programme, point de Jérar Slabski… et nous nous devons de le faire savoir puisque les organisateurs eux n’en disent rien.
… Comme ils n’en ont rien dit au moment où ils ont pris la décision de revoir leur programmation. Ce n’est qu’en nous inquiétant des conditions techniques dans lesquelles allait se dérouler la prestation de Jérar que nous avons appris qu’il n’en était plus question…
Disons le, cette situation, cette désinvolture (trop souvent partagée par des structures y compris institutionnelles) nous déçoit et nous énerve. Nous n’allons évidemment pas faire un procès à l’équipe de « Changez d’airs » (l’état de santé de celui qui en fut l’initiateur nous en dissuade) mais nous tenons à dire publiquement qu’un tel comportement est inadmissible. En toutes circonstances le travail des artistes (comme celui des techniciens et des administratifs du spectacle) doit être respecté, et cela passe par le respect d’un ensemble de règles administratives, de droits sociaux, etc…
Quant à nous, nous nous y conformons car c’est à ce prix aussi qu’on peut prétendre agir pour la culture et la création.
Vive l’apéro !
Bien entendu il n’est pas question d’interdire « l’apéro géant » annoncé sur Face Book pour ce mercredi 12 mai, place de l’Europe à Montpellier. Il paraît que plus de 10000 personnes sont attendues… Alors que la société assume ce qu’elle est capable de générer !
Pour autant j’ai besoin d’avouer que ça me rend dingue que plus de 10000 personnes se rassemblent dans la rue pour… un apéro ! Moi qui ai fait tant de manifs dans ma vie, pour des sujets (osons même le mot : des causes !) autrement brûlants, et souvent il est vrai avec des assistances plus réduites (surtout ces derniers temps…) j’ai le sentiment qu’on me traite d’imbécile, de nul. Ah ! que n’ai-je pensé à la bonne vieille biture pour dire à Sarkozy : ça suffit !… Au mètre de Ricard pour les retraites !… Aux formidables de bière pour le pouvoir d’achat !… Aux kilos de rouge pour le peuple grec !… Ouais ! je bois pour empêcher Continental de délocaliser, Arcelor de fermer, les banques de spéculer… Je me saoule la gueule pour les sans-papiers, les sans domicile, les femmes battues, l’Irak, l’Iran, les volcans (ah ! un vieil Armagnac pour toute l’islande !)… Ma gueule de bois, c’est à Strauss-Kahn que je la dois !…
Certes il est assez réjouissant que la tradition de l’apéro revienne ainsi en force. (Je revois mon grand-père tous les soirs de septembre 19.. au bar des Sports de Clermont l’Hérault, entre deux parties de pétanque ou de belote… !)… Mais c’est plutôt triste que certains « responsables » voient dans ces rassemblements la grande chance de la sociabilité d’aujourd’hui. Moi qui n’ai jamais été fan de rave partie ou de soirée Ibiza, je trouve même ça plutôt irresponsable…
« Des couples vont se former » a osé prédire un responsable culturel qui vise peut-être un jour d’investir le ministère de la famille… Je le dis haut et fort : moi ça me remplit de tristesse qu’on en soit là. Peut-être même que ça me met un peu en colère !
Oublié, Brassens et sa bande des quatre. Renié, Ferrat, ses groupes, ses ligues, ses processions… Qu’aurait pensé Jacques Brel face à l’océan ? Ferré au milieu de ses vignes en Toscane ?
Que mes « amis » de Face Book se consolent mais décidément je vais les abandonner. A l’heure de l’apéro comme au petit déjeuner je n’ai pas besoin d’eux pour… exister !
Vous avez dit : professionnalisme
Par opposition à « amateur », un professionnel est une personne qui exerce régulièrement un métier et en tire sa subsistance. Pour certains de ces métiers – journaliste par exemple – c’est une commission spécifique qui en juge à la seule aune des revenus : si la personne « évaluée » perçoit plus de 50% de ses revenus pour son travail journalistique, elle est reconnue journaliste, avec une carte professionnelle, des droits particuliers et des devoirs, etc…
Même chose pour un artiste. Si celui-ci tire majoritairement ses revenus de ses prestations artistiques, il sera reconnu professionnel (…Heureusement pas besoin de carte !)
Par extension (et c’est évidemment très important pour les artistes) un professionnel est aussi une personne qui se soucie particulièrement des conditions dans lesquelles elle exerce son métier. C’est à dire que par son expérience et sa compétence il se place aussi sur le plan qualitatif…
Reconnaissons que, même sans avoir fouillé les encyclopédies, nous devons déjà affronter des notions pas toujours très compatibles. Comme pour tous les métiers en effet, l’administratif, le légal, le régulier, n’est pas nécessairement la garantie de la qualité (notion ô combien subjective qui plus est), et inversement nul n’ignore que des spectacles amateurs peuvent se révéler d’une grande qualité (en toute objectivité émotionnelle).
Or, voilà que le monde marchand dans lequel nous nous engluons de plus en plus (avec plus ou moins de conscience d’ailleurs tant le poids de l’idéologie dominante, relayée par les médias, est fort), ce monde de compétition permanente, vient d’inventer une nouvelle définition du professionnalisme : « Est professionnel l’artiste qui a un producteur ! »…
Alors professionnel ?… Quel beau métier !
TU PARLES, CHARLES.
Lorsque j’ai lu dans la presse que Charles Pasqua était rattrapé par la Justice, je me suis dit qu’il y avait là matière à un vrai roman policier, car on allait sans doute revenir sur l’époque où il était PDG du SAC,on allait enfin avoir de nouveaux éclaircissements sur les liens existant entre cette officine gaulliste et… l’empire du milieu. Des affaires étouffées allaient ressurgir au grand jour, la vérité allait venir sur le devant de la scène…
Et bien que nenni, rien de tout cela, on est même très loin d’un roman de James Ellroy. L’homme qui voulut « terroriser les terroristes », celui qui fit se ronger les doigts aux Américains qui n’eurent pas l’idée de l’engager au bon moment, notre ministre de l’intérieur de la moitié des années quatre vingt, celui qui empêcha le nuage de Tchernobyl de passer les frontières de la France, est seulement condamné pour avoir piqué des sous dans la tirelire comme tant d’autres copains politiciens.
La peine est même si légère, et le coupable si âgé, qu’elle ne sera pas appliquée, même pas dans une prison de retraite. L’homme s’en est sorti, il a plus d’un tour dans son SAC à milice.
C’est peut-être dommage, (non pas que je lui souhaite de finir dans un cul-de-basse-fosse), mais Charles Pasqua dans une maison d’arrêt cela en aurait jeté. Un parrain corse à la Santé parmi les jeunes truands et on avait un remake du film de Jacques Audiard: « Un prophète »… D’ailleurs pourquoi le réalisateur a-t-il fait appel à un acteur d’origine scandinave – Niels Arestrup – pour jouer le rôle d’un truand corse alors qu’il lui suffisait de prendre Charles Pasqua qui en plus pouvait, dans ses relations, lui trouver des seconds rôles – des seconds couteaux – et des figurants hautement qualifiés ? Je suis sûr que le film aurait raflé encore plus de récompenses.
Avec Charles Pasqua du Ricard aux Césars ça sent bon la Provence. Pour un homme tel que lui tout est possible : il a fait du trempolino quand il était jeune, il sait rebondir.
Au fait, c’est pour quand que Charles Pasqua chante le répertoire de Fernandel à la Maison pour tous Mélina Mercouri ?