Le premier Forum des Musiques Indépendantes (mais oui : le FMI !) s’ouvre vendredi à Montpellier (stands sur l’Esplanade, débats salle Rabelais et médiathèque Emile Zola, concerts au Rockstore…) et je pense soudain à cette manifestation agricole saccageant hier dans l’ouest de la France un « salon » inauguré par le ministre,…, et je pense à ce festival de l’incompréhension, en 2003 à Barjac, dressant la plupart des artistes programmés contre les intermittents en lutte,…, et je pense à ces vignerons, strictement attachés à leur domaine et voulant ignorer la crise qui balaie pourtant des milliers d’entre eux dans toute la France…
Peut-on imaginer un seul instant sortir indemne de ce qui se passe aujourd’hui dans le monde et continuer, comme si de rien n’était, à réclamer ses petites subventions pour se maintenir la tête hors de l’eau, voire se construire un radeau (je suis médusé par cette image) tandis que tant et tant se noient et disparaissent ?
Or cette question se pose bien sûr dans le domaine de l’économie, de l’agriculture, mais aussi dans celui de la culture. Rien n’échappe aujourd’hui aux prédateurs affairistes, et surtout pas les oeuvres de l’esprit humain…
Faut-il donc s’accommoder de cette situation et essayer, par tous les moyens (ah ! le développement durable !) de conquérir une part du gâteau ? Ou faut-il remettre l’artiste et la culture au centre des préoccupations ? Faut-il « soutenir les labels » ? Ou poser le problème de la diffusion des oeuvres ? Faut-il caresser les médias dans le sens du poil ? Ou tenter d’imaginer un vrai service public de l’information, décentralisé, ouvert ? Faut-il s’en remettre aux lois européennes (Ah ! l’Europe ! l’Europe !)? Ou appeler les artistes, les publics à réfléchir ensemble, agir ensemble, résister ?
N’en doutez pas : nous sommes quelques uns à avoir choisi notre camp… Et nous continuerons de chanter !
Montpellier a besoin d’un lieu dédié à la chanson…
… à la chanson et aux arts de la proximité.
Cela fait des années que cela dure : la chanson à Montpellier (comme dans tout le Languedoc) a besoin d’un lieu dédié, d’une salle prête à accueillir aussi tous les arts de la proximité (le conte, la poésie…), d’une capacité maximum de 120 à 150 places, dotée d’équipements annexes pouvant servir aux répétitions, aux ateliers, voire à des conférences, des expositions, des moments de cabaret… et on nous construit l’ARENA, on rachète le Rockstore, on laisse fermer l’Inédit, le Sax’Aphone… on nous offre la rue ! (On nous permettra de rester discret sur la Maison de la Poésie…) Cherchez l’erreur !
Ce n’est certes pas la première fois que nous revendiquons de la sorte, et d’autres que nous l’ont fait aussi (il y en a traces quelque part sur ce blog…). Or rien ne bouge, bien au contraire, il semble même que l’idée d’une telle salle (et pourtant) dérange au plus haut point les divers calculs institutionnels (et je ne parle pas de problèmes rénaux).
Il est vrai que dans un moment où les marchands étendent leur emprise sur la totalité des actions humaines, y compris les créations de l’esprit, la culture… il est moins dérangeant de répondre à leurs exigences (qui peuvent se régler dans le secret d’un bureau) plutôt que d’accepter de poser les problèmes sur la table commune et de discuter, de construire et d’agir ensemble, de résister !
La culture, qui est peut-être le secteur fondamental pour les changements à l’oeuvre dans le monde d’aujourd’hui, est aussi l’enjeu de cette bataille pour la chanson, et c’est aussi pour ça que nous la menons !
Il faut détruire l’ARENA
Je l’avoue : je suis fier de ne pas avoir été invité à l’inauguration de la grande salle ARENA.
Comme tout le monde pourtant j’en ai beaucoup bouffé à la télévision et dans les journaux : ARENA par ci, ARENA par là… Et chacun de se répandre en dithyrambes sur l’équipement fantastique, le saut qualitatif extraordinaire accompli par la région, les conditions d’accueil merveilleuses du public, des artistes… On a même réussi à faire dire à des ouvriers (comme de vulgaires bâtisseurs du viaduc de Millau) qu’ils étaient fiers du travail accompli et à… Georges Frêche (de plus en plus provocateur) qu’il ne dressait pas que des statues !
Bon ! cette écume médiatique évaporée, nous voilà donc désormais avec une salle de dimension nationale, voire européenne, destinée à accueillir les plus grosses productions du show biz international… Et déjà on annonce Indochine, M, Shakira, etc…
Quel bouleversement culturel n’est-ce pas ?! Quelle fierté d’avoir ainsi à domicile, et plus seulement à la télé, les plus gros avatars de la culture marchandisée, sans autre justification que l’argent qu’ils peuvent drainer…!
Il me semble qu’à l’inverse, des pouvoirs publics soucieux de culture devraient se demander comment éviter que le plus grand nombre – le peuple comme ils disent – soit de plus en plus soumis au diktat des marchands, à leur volonté d’uniformisation culturelle et tous les décervelages qui vont avec… Oui ! Je crois que des pouvoirs publics responsables devraient exiger la destruction de l’ARENA et la mise en examen de ceux qui l’ont voulue et construite : pour non-assistance à culture en danger !
Vas-y Patric !
Dernièrement j’ai rencontré l’ami Patric, le troubadour de Mèze, qui m’a fait remarquer que l’Acte Chanson n’accordait pas une grande place à la chanson occitane… Joanda dirait que ce n’est pas vrai, mais manque de pot, voilà qu’en même temps nous sortons un excellent disque sur Aristide Bruant dont l’univers et le langage sont en effet quelque peu éloignés du monde de la chanson occitane… Que faire ? Que dire ?…
Et bien, pour arranger le coup, j’ai décidé de re-écrire quelques textes du barde montmartrois à la façon locale, en espérant que Patric qui vient de sortir un très beau disque de chansons françaises et internationales adaptées en oc, puisse en faire quelque chose.
Exemples :
Le Trinque Fougasse (Le Chat Noir)
Je cherche fortune Près de Trinque Fougasse Au clair de la lune Et ça m’escagasse…
A Odysseum (A la place Maubert)
Mais qu’est-ce que ça veut dire Ces statues qu’on nous livre De Mao Tsé Toung De Churchill et de Lénine Pour la nouvelle ligne A Odysseum à Odysseum…
J’fais la manche (J’pilone)
Je joue Brassens, Jeux Interdits Sur la place de la Comédie Je travaille même le dimanche J’fais la manche…
Les quat’pattes (Les quat’pattes)
Les quat’pattes c’est des chiens du Clapas Ceux qui vont pas aux pissotières, Aux toutounettes jamais d’la vie, Pissan tojorn dins la carriera.
Dans la rue (Dans la rue)
Est-ce que je suis de Figuerolles, Des Abattoirs ou de Candolle, De Renouvier ou Gambetta… Je sais qu’on m’a trouvé tout nu Et plutôt dans un drôle d’état, Dans la rue dans la rue.
Ah ! Les goulamas ! (Ah ! Les salauds !)
Dans la rue de l’Ancien Courrier Y’en a toujours en train d’pisser Ce sont vraiment des dégueulasses Des goulamas !
A Juvignac (A la Gout’ d’or)
En ce temps là les villageoises Allaient blanchir pour les bourgeoises Le linge mis dans des grands sacs A Juvignac A Juvignac.
A Villeneuve (A Biribi)
Ceux qui ont fauté sont envoyés Faire peau neuve Dans une prison surpeuplée A Villeneuve…
Intermittent (Lézard)
On prend une guitare à quinze ans Et puis on apprend C’est facile On devient intermittent On joue de temps en temps Loin d’la ville…
Rôdeuse de berges (Rôdeuse de berges)
Rôdeuse de berges au Verdanson Ou doucement au bord du Lez Et parfois jusqu’à la Mosson Je chante pour un peu de pèze…
Un bel été !
Je le disais voici quelques jours ici-même : j’ai rarement été aussi peu au spectacle que cet été de tous les records festivaliers… Par contre, même si nous avons oublié Avignon, même si nous avons ignoré les initiatives collectives publiques qu’ils nous arrivent de prendre, rarement été aura été pour nous aussi dense, particulièrement dans le domaine de la création… Qu’on en juge !
Dans la foulée du spectacle « Bruant et le Chat Noir », nous avons enregistré un CD éponyme qui sera bientôt en diffusion numérique exclusive sur toutes les plateformes musicales (puisque nous en sommes désormais capables, et ce n’est pas un des moindres acquis de cette période)…
Avec le groupe Marakay, nous avons assuré quelques soirées très « calientes » aux Estivales de Montpellier et en ouverture de la semaine latino de Balaruc-les-Bains notamment…
Nous avons, à la demande du service animation / culture de cette dernière commune, créé un spectacle de chansons sur Paris : « … 25 chansons capitales » donné le 6 août au théâtre de verdure devant plus de 900 personnes… enthousiastes…
Nous avons accompagné le travail des Zbroufs dans les diverses CCAS EDF GDF Suez de la région…
Nous avons continué la diffusion du spectacle « Un amour cerise (30 chansons de Jean Ferrat) »…
Nous avons fait face positivement (sans redressement) à un contrôle URSSAF (mais oui, madame !)…
Et nous avons préparé la rentrée : l’hommage des jeunes artistes à Jean Ferrat le 4 septembre à Dionysos, la Foire aux associations de Montpellier le 12 et notre assemblée générale annuelle le 18…
Si on ajoute à tout ça le travail individuel de chacun d’entre nous, cela donne un bilan artistique estival de belle tenue dont on peut être fiers… et dont personne d’autre que nous ne vous parlera. CQFD, hélas !
Spectaculairement vôtre
Je suis rarement allé aussi peu au spectacle que cet été.
Face aux divers tsunamis du show biz musical, relayés par toutes les collectivités locales ou territoriales (à quelques exceptions près, l’Etat s’en fout…), je reste prudemment sur ma colline et ne me hasarde même plus à constater les dégâts. Circulez, y’a rien à voir ou à entendre !
Enfin presque, parce que le plus terrible est qu’on ne peut rien éviter de ces grandes vagues décervelatrices : ouvrez votre journal régional, allumez France 3, et vous verrez. Ce matin on m’annonce même que les bonnes vieilles « rave parties » qui avaient disparu du paysage, nous rattrapent, avec leur « son », vous savez leur fameux « son » qui n’est pas la nourriture préférée des ânes… Et une fois encore le rock n’roll renaît de ses cendres, les stars de nos enfances n’en finissent pas de décliner leur âge tendre et nos têtes de bois, le flamenco d’aligner ses dégénérescences, le tango de s’inventer des modernités, et les claquettes irlandaises de recommencer, recommencer leur tap tap tragi-comique… Voulez-vous un rappeur, même tranquille ? Y’a de tout en magasin, et même des comiques éculés, des mimiques de sélectionneur français à la Coupe du Monde de football, les plus grandes cantatrices et toutes les réincarnations de Luis Mariano, Mickaël Jackson, Jean-Jacques Goldman (qui est pourtant toujours des nôtres), du cinéma sous les étoiles, du spectacle pour enfants (ne sommes-nous pas tous de grands enfants ?), du blues, du fado, du gospel, de la balade… J’allais oublier, et pourtant, les poètes, ceux du Lodévois et de l’Ile de Sète (c’est beau le lot des voix !), les danseurs, les théâtreux, les circassiens, les qui font des feux d’artifices, et qui défient les précipices, les mous, les gras, les squelettiques (Ah ! la diversité !)… Dans une petite boîte en olivier sang et or, cadeau de Georges Frêche aux habitants de la région tatoués Sud de France sur les fesses, j’ai même découvert une grosse fanfare, festive et décalée, mutualisée…
Heureusement Bruant, me dis-je, en oubliant un siècle d’occitanisme. Et un étrange sourire me vient aux lèvres en imaginant soudain un spectacle du Crazzy Horse Saloon dans les arches du Pont du Gard, et un concert de Ricoune pour les fêtes de la Saint-Roch à Montpellier… L’an prochain, sans doute !
Ma plus grande déception…
Il est dans la vie de terribles déceptions qui vous frappent au coeur comme le couteau du traître dans les opéras.
Enfant on croit au père Noël, il existe ! La preuve : on le voit qui pose au coin des rues avec les enfants pour des photos souvenirs; on sait qu’il vient dans la nuit du 25 décembre porter les cadeaux… Et puis on apprend que le barbu en rouge et blanc n’est qu’un mythe et que les cadeaux sont apportés par les parents… Alors on est les plus malheureux des Gaulois : le ciel nous tombe sur la tête !
Sexagénaire frétillant, on épouse une très jeune fille russe, choisie sur catalogue; la charmante vient en France avec son cousin… Et puis, paf !, on apprend que le cousin en question est son amant et qu’il appartient à la mafia… On était sur un voilier et tout à coup on vous enlève la mer et les voiles !
Ma plus grande déception je l’ai connue récemment. J’avais toujours pensé que Plastic Bertrand chantait lui-même son chef d’oeuvre « Ca plane pour moi » de sa voix veloutée, cette voix que je kiffais grave, et même que je jalousais… Et puis, vlan !, soudain plus de GPS vocal, je suis dans le plus grand désert sonore du monde; en fait c’est son producteur au nom imprononçable qui chantait à sa place…
Où va-t-on aujourd’hui si les artistes peuvent ainsi nous tromper ? L’argumentation du producteur-tricheur est que Plastic Bertrand avait une voix entre Michou et Hervé Vilard… Et bien si je ne me hasarderais à aucun jugement de valeur sur l’organe – vocal – de Michou, par contre je sais que lorsque Hervé Vilard chante « les cafés littéraires » sur le disque d’hommage à Leprest, ça mérite qu’on l’écoute. Et en plus c’est lui qui chante !
Roman
Bon ! On pourrait dire que nous étions en vacances !
En vérité, cette période estivale où la « culture » nous est livrée à profusion, où 562 (!) festivals de toute nature attirent le touriste en Languedoc-Roussillon, où on ne peut aller nulle part sans se heurter aux superlatifs les plus éculés pour vanter les marchandises culturelles… m’écoeure ! Et c’est vrai que l’écoeurement, parfois, mène au silence. Nul ne peut être imprécateur 24 heures sur 24, 365 jours sur 365…
Alors, on expédie les affaires courantes, on range les strates accumulées d’une année d’engagement et de militantisme, on se réfugie dans les échos de ses propres spectacles, on écoute des disques, on échange seulement avec de vieux complices dont on loue la rigueur, on ne lit plus la presse (ça c’est faux !), on répond à peine au téléphone, on fait la grève de ses humeurs, on n’écrit plus… même pas sur la suspecte profusion culturelle, les 562 (!) festivals, les excès ridicules de la communication…
Jusqu’au jour où, loué jusqu’au mois d’août, vous rentrez aux cafés éclatants, vous demandez du tempranillo ou de la carthagène… On n’est pas sérieux quand on a 63 ans et qu’on veut changer le monde comme à 17 ! Na !
Rêves ou illusions ?
Il y a quelques jours, on pouvait lire dans la presse que non seulement Luce, de Montpellier et des Pyrénées Orientales réunis, avait gagné la Nouvelle Star, mais aussi que Anaïs Leforestier, de Saint-Christol, rêvait de trouver un producteur pour devenir la « Anna Montana » française et que plein de gens, parents, amis, semi-professionnels, l’encourageaient à ça. Or, s’il est vrai que, blondinette de neuf ans et demi, elle a plus de chance pour ça qu’une de mes exotiques petites filles à la peau très café au lait, il est vrai aussi qu’on peut d’ores et déjà être convaincus qu’il n’en sera rien et que Anaïs, du côté de Saint Christol ou d’ailleurs, ne pourra que raconter qu’elle aurait pu devenir la « Anna Montana » française si elle avait rencontré un producteur…
Au-delà de l’anecdote (pas question pour moi de nier qu’il y a toujours eu de tels rêves chez les enfants), je crois qu’il est bon de s’interroger. Quel poids a donc l’idéologie dominante pour, devant le plus petit talent, imposer aussitôt de telles illusions alors que tout un chacun devrait raisonnablement se réjouir des chances plus importantes données à un enfant d’exercer un jour un métier de passion, exigeant mais magnifique ?
Bien entendu, aujourd’hui comme hier, nous sommes tous responsables de cet état de fait. Les marchands d’abord qui suscitent et s’appuient sur de tels rêves pour imposer leur loi (et on sait à quel gâchis cela peut conduire avec les mésaventures de l’équipe de France de football…); les pouvoirs publics à tous les niveaux qui leur laissent le champ libre et n’offrent aucune autre perspective (pourquoi par exemple n’y aurait-il pas des classes « art-études » dans les collèges ou les lycées ?); les professionnels du secteur aussi qui, épuisés sans doute par les attaques multiples auxquelles ils doivent faire face, préfèrent subir la loi du showbiz en essayant désespérément de gratter quelques miettes du festin…
Mais au-delà des paillettes et de la profusion des lumières et du son, et je le dis à Luce, à Anaïs et à toutes celles et ceux pour qui la chanson est encore un rêve, je crains que le festin, de plus en plus éloigné de la vraie vie, ne soit bien triste.
Le 17 juin refusons la récession
Communiqué de la CGT Spectacle, de la Fédération CFE-CGC, du SNSP, du SYNDEAC, et de l’UFISC
Les artistes, les responsables culturels, les personnels techniques, administratifs et d’accueil et leurs organisations professionnelles se sont mobilisés depuis des mois pour dénoncer la réforme des collectivités territoriales. Des journées d’actions, les 29 mars et 6 mai, ont permis de rassembler à leurs côtés des représentants d’autres secteurs, des élus, des spectateurs et d’élargir à Paris comme en régions le mouvement de protestation. Le secteur du sport s’est d’ailleurs retrouvé sur les mêmes positions.
Grâce à notre détermination, la loi sur la réforme des collectivités territoriales a fait l’objet d’amendements qui ont finalement intégré la Culture et le Sport dans les compétences partagées entre les communes, les départements et les régions et permis des financements croisés. Nos secteurs sont, de fait, reconnus par la législation « d’intérêt public ». Toutefois, nous ne pouvons pas suspendre nos luttes. L’art et la culture restent en danger :
1. la réforme des collectivités territoriales va priver départements et régions d’une grande partie de leurs ressources et de leur autonomie fiscale ;
2. le gel de leurs dotations 2011 risque de les contraindre à réduire les moyens alloués à la culture et au sport ;
3. la RGPP va provoquer des dégâts considérables sur les missions et l’intervention de la puissance publique dans nos domaines ;
4. le gouvernement veut diminuer la culture de 10 % sur le budget triennal, avec une baisse de 5 % sur la création dès 2011.
Cette baisse manipulée des crédits apportés par l’État et par les collectivités territoriales serait catastrophique pour bon nombre de structures et détruirait durablement de nombreux emplois d’artistes et de techniciens. Nous refusons de voir massivement disparaître des théâtres, des festivals, des équipes artistiques, des compagnies, des cirques, des salles de musique, des orchestres, des centres d’art, des cinémas d’art et essai, des musées, des bibliothèques… La culture n’a déjà que trop payé au fil des années. Il existe une autre politique.
Nous refusons d’être contraints à la récession. Nous exigeons :
– la garantie des ressources financières des collectivités territoriales ;
– l’arrêt de la Révision Générale des Politiques Publiques dans le secteur de la culture ;
– la prise en compte de nos propositions de réforme concernant les labels et les réseaux, la diversité des initiatives artistiques et culturelles, l’éducation artistique, la démocratisation culturelle ;
– un plan de relance pour le spectacle vivant, déjà lourdement touché par la baisse de certains départements ;
– la préservation et le développement des emplois techniques et artistiques nécessaires ;
– la pérennisation des annexes 8 et 10 sur l’indemnisation chômage des artistes et des techniciens du spectacle ;
– la dissolution du Conseil de la création artistique, véritable sous-ministère animé par M. Karmitz, qui accède à des financements dont nous sommes injustement privés et qui continue la politique de démantèlement du gouvernement ;
– La construction avec les professionnels, l’Etat et les collectivités territoriales d’une véritable politique artistique et culturelle pour la France.
Faute d’obtenir des réponses rapides et concrètes, nous appelons à une nouvelle journée nationale d’actions à Paris et en régions le jeudi 17 juin à l’occasion de la réunion du Conseil National des Professions du Spectacle que préside Frédéric Mitterrand, ministre de la Culture.
En Languedoc Roussillon de nombreux élus (nationaux et locaux) de la région nous ont apporté leur soutien et ont réaffirmé leur conviction républicaine et citoyenne sur la place de la Culture dans notre pays et sur nos territoires. Estimant que ce soutien ne peut être entier et total que traduit par les faits, nous demandons audience à chacun des Présidents des Conseils Généraux du Languedoc Roussillon pour connaître leurs engagements politiques en matière culturelle pour l’année en cours et pour l’exercice 2011. Parallèlement, nous demandons audience aux élus de l’UMP. Nous ne manquerons pas de vous rendre compte des audiences. A suivre…