Gratuit !

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Gratuit ! le gros mot de l’été est lâché… Spectacle gratuit ! se réjouissent les gazettes et les hommes politiques… Gratuit ! Gratuit ! s’en va clamant la déesse aux cent bouches… Et en effet, félicitations garçons, vous avez réussi à mettre un million de personnes sous la tour Eiffel avec Johnny pour le 14 juillet, 50000 au moins à l’automne prochain sur le Peyrou de Montpellier avec Joan Baez, 37,5 un soir d’été dans un tout petit village sud de France, sans Alexandra, mais avec Jacques Palliès… Magnifique ! Merveilleux ! Quelle avancée enfin pour la culture et pour les arts !

… Et il est vrai qu’il est temps de se réjouir que des millions de personnes en été oublient enfin leurs télés et retrouvent le chemin du spectacle vivant. (Rien qu’aujourd’hui par exemple j’ai relevé Herbert Léonard à Palavas, Adamo à Agde, Patricia Kass à Port Barcarès… ce qui est mieux qu’à la télé, n’est-ce pas !)

Bien sûr, devant une telle débauche, on se demandera au profit de qui se font ces retrouvailles, certes gratuites, mais peut-être pas pour tout le monde.

Soyons clairs en effet. Les artistes eux – et c’est bien naturel – sont payés : 1,9 million d’euros au total (chiffres confirmés par le Ministère de la Culture) pour Johnny, 50000 € pour le plateau artistique de Joan Baez, 300 € de masse salariale pour J.P…. Pas mal, n’est-ce pas, d’autant qu’au passage – et c’est bien naturel – les techniciens eux aussi sont payés, les droits d’auteur également, et tous les frais (communication, administration, déplacement…) qui accompagnent de telles manifestations… (Tiens, à force de travailler avec l’Acte Chanson, j’ai failli oublier qu’il y a aussi des producteurs qui doivent se sucrer au passage…)

… Les organisateurs ? Généreux en diable avec l’argent public, c’est eux qui payent (c’est-à-dire : nous !). Directement le ministère pour Johnny, la mairie de Montpellier pour Joan Baez (via les Internationales de la Guitare), une communauté de communes très discrète pour J.P…. Et pour quoi en échange ? Soyons brutaux : pour les seules retombées « politiques » qui peuvent en advenir (et en politique aussi on a ses « excellences »)

Reste donc le public pour lequel chacun se gargarise de cette « gratuité » imposée. Est-il vraiment le grand gagnant ? Certes ce qui est pris est bon à prendre, disait ma cousine, mais n’est-ce pas un leurre de plus qui développe à outrance le besoin de consommation au dépens du goût de la découverte, au dépens de cette curiosité sans laquelle il n’est pas d’aventure artistique possible ?

Et si la gratuité allait à l’encontre des besoins de la création ? La question au moins mérite d’être posée.

Une pensée sur “Gratuit !”

  1. mon cher jako, ce qu’il faudrait se demander c’est à quoi et à qui était destiné l’argent public de la culture, je crois me rappeller qu’il devait être destiné à faire découvrir dans les régions tous les talents locaux, qu’ils soit dans la chanson populaire, le classique, le cinéma ou le théatre, tient j’ai oublié le café théatre et les humoristes!!!!je t’embrasse mon ami

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