Du 9 au 22 juillet Montpellier Temps Chante

Quel meilleur « tempo », pour les chanteurs professionnels, que de se produire devant un nombreux public et d’accueillir des programmateurs et des organisateurs de spectacles?

Tel est le mot d’ordre sous lequel se tient la 2ème édition du festival de Montpellier Temps Chante qui du 9  au 22 juillet 2012 sera à nouveau la fête de toutes les chansons à Montpellier.

15 salles montpelliéraines proposent des spectacles dont la salle Pétrarque qui sera gérée par l’Acte Chanson.

Une injure !

Par la plume de Jean-François Bourgeot, le Midi Libre nous apprend ce matin qu’une nouvelle manifestation « culturelle populaire » vient de voir le jour en Languedoc-Roussillon, dans le domaine de la chanson : la tournée Sud de France, soit cinq concerts gratuits organisés en juin dans les cinq départements de la région et faisant appel « à des artistes reconnus ayant un lien très fort avec le territoire » (sic). Je cite : Luce, Renan Luce, Balbino, Waterlillies, Kiko, The Chase, Dionysos, Cali, Dj Zebra et Rinôcérôse… qui se partageront « volontiers » (re-sic) les 5 scènes prévues à Perpignan, Alès, Mende, Carcassonne et Montpellier.

… Euh ! Budget de l’opération confiée à un des principaux représentants de la culture marchande, organisateur des « Déferlantes d’Argelès » dont la seule ambition est de mettre à l’affiche les plus gros artistes du showbiz international : 500000 € (cinq cent mille euros !), une broutille sans doute qui vise à rassembler gratuitement, nous dit-on, 100000 spectateurs (soit 20000 par concert, ce qui est impossible vu les jauges des salles annoncées…).

Passons sur ce dernier détail. Pour moi, l’idée même d’une telle manifestation financée par les deniers publics est une injure à tous ceux qui, quotidiennement dans la région, se battent pour la chanson. Totalement inconnus, au sens marketing, ils sont des centaines, tous les jours, dans les MJC, les Maisons pour Tous, les foyers ruraux, les collèges, les maisons de retraite, les petites salles de quartier, les structures polyvalentes ici et là,…, des centaines qui, en lien très fort avec un public qui n’hésite pas parfois à payer 5 € ou 10 € pour venir les écouter, portent le combat culturel, le vrai qui consiste à arracher les gens à leurs télés et leur redonner le goût de la curiosité, le plaisir de la découverte, en quête de sens et d’émotions… C’est à dire à l’opposé des opérations marketing et des formatages générés par l’argent.

Une injure !

Une Nouvelle Bannière

Après le Lac du Salagou puis le Pic-Saint-Loup, c’est sous l’égide du Canal du Midi, tout près des écluses de Fonsérannes, que l’Acte Chanson inscrit son blog et sa programmation 2012… Quelle aventure ! en effet, 16 ans après sa création, que d’être toujours sur le pont de la défense et de la promotion de la chanson d’auteur dans notre région Languedoc-Roussillon. Cette région bien sûr nous l’aimons à la fois pour la beauté de ses sites, la diversité de sa culture, la richesse de son histoire, l’engagement de ses créateurs et c’est cela que nous avons voulu réunir dans notre nouvelle image,…, Et par la lente mais sûre avancée des péniches, faire le lien avec les certitudes que nous avons forgées : la chanson, la musique, l’art et la culture, sont décisifs pour envisager de changer le monde si l’on met l’humain au premier rang des nécessités.

Pour Claude Vinci

Notre ami Christian Stalla vient de nous en informer : le chanteur Claude Vinci vient de mourir à Paris le 9 mars dernier… « Dans l’indifférence générale » écrit Christian.

Pourtant, chanteur, parolier, interprète depuis le milieu des années 50, militant syndical engagé dans la défense des droits des artistes, il était un de ces piliers incontournables de l’histoire de la chanson française, celle des cabarets, mais aussi celle des artistes qui ont conçu leurs métiers comme ceux d’artisans, à l’opposé des carrières dont on voudrait nous faire croire qu’elles sont le seul choix possible pour les créateurs…

Pour moi, Claude Vinci était avant tout l’incomparable interprète des poèmes de Paul Eluard qui détermina mon goût pour la poésie chantée. Combien de fois ai-je écouté Liberté, L’amoureuse, Dans Varsovie… ?

J’écoute Claude Vinci en écrivant ces quelques lignes… et je pleure !

[audio:http://www.actechanson.fr/wp-content/upload/1-Liberté.mp3|titles=1-Liberté]

Musée Fabre : mais où sont les vignes ? où est le vin ?

Heureuse initiative que celle du Musée fabre à Montpellier qui, une fois par mois, accueille gratuitement le public. Au menu de ce dimanche écoulé : la vigne et le vin dans les collections du Musée… Pensez si j’y ai couru! Pensez si j’ai été déçu!

7 tableaux en tout et pour tout, pour l’essentiel des 16ème, 17ème et 18ème siècles, des écoles hollandaise et flamande, c’est sans doute passionnant pour mieux comprendre les différences entre catholiques et protestants, pour mieux connaître aussi les standards de la Bible (les Noces de Cana ou les Filles de Loth…),… , mais pour le vin, faudra revenir une autre fois, quand la politique d’acquisition du Musée aura changé et se voudra aussi à l’écoute d’une région, d’une économie, d’une passion très largement présente dans l’art contemporain, comme le montre ce blog.

Et notamment cette magnifique « Femme au vin » signée Isabelle Marsala. Mais on pourrait également citer Bocaj, Di Rosa, Jacques Rech, Masri et tant d’autres…

La raison d’être de la politique…

Un document important vient d’être diffusé en provenance de l’Union régionale des syndicats CGT des salariés du spectacle. Nous nous y associons sans réserve.

« Alors que L’OFCE (Observatoire Français des Conjectures Economiques) prévient sur les conséquences des politiques d’austérité, dénonce la course à la rigueur qui ne vise qu’a rassurer les agences de notation et les marchés financiers, et prévoie que 2012 sera marquée par une forte récession dans plusieurs pays européens, dont la France. Le traité concocté par les chefs d’Etats européens poursuit sa fuite en avant, inscrivant la « règle d’or » dans la constitution de chaque pays et imposant la rigueur budgétaire et sociale pour les salariés dans tous les Etats de l’Union, de façon autoritaire et arbitraire.

Les gouvernements s’attaquent ainsi aux socles des droits sociaux des travailleurs européens. Les conséquences de ces politiques sont dévastatrices pour des millions de salariés et de retraités en Europe. (Ces situations sociales et économiques sont aussi une aubaine pour les partis d’extrême droite qui dans toute l’Europe, gagnent du terrain).

  • En Espagne le nouveau gouvernement prévoit une économie de 9 milliards pour 2012 avec, notamment, la poursuite du gel des salaires des fonctionnaires, le non remplacement des départs, l’augmentation de la durée de travail hebdomadaire des fonctionnaires (à 37,5h), le gel du salaire minimum interprofessionnel à 641,40€ en 2012. Ces mesures viennent après l’augmentation de la TVA.
  • En Angleterre, les mesures d’austérité accentuent la crise, la précarité et le chômage, même si elle n’est pas en zone euro, les prévisions économiques pour l’Angleterre sont elles aussi préoccupantes.
  • La situation en Roumanie est sous haute tension : avec la réduction d’un quart des salaires des fonctionnaires, le gel des retraites et l’augmentation de la TVA de 19 à 24%.
  • En Allemagne la pauvreté et la précarité explosent malgré les chiffres officiels du chômage; la politique du tout à l’exportation trouve ses limites dans une demande interne atone et une demande en chute libre dans les pays de l’Union Européenne, même si la balance commerciale est largement excédentaire, elle ne profite pas aux salariés ni en terme de salaires, ni en terme de garantie de l’emploi.

Un rapport de l’OIT (Organisation Internationale du Travail), de janvier dernier, pointe la politique de baisses des salaires en Allemagne comme étant l’une des principales causes de la crise économique et sociale en Europe. Les syndicats allemands qui se battent pour des augmentations généralisées, l’instauration d’un salaire minimum légal, la réduction de la précarité confirment cette analyse.

Nous pourrions citer beaucoup d’autres exemples au Portugal, en Italie, en Belgique, et ailleurs.

En réalité c’est le modèle de construction européen qui est pointé du doigt par les divers rapports, car basé sur la concurrence et non sur les coopérations, les complémentarités et les solidarités entre les peuples et les territoires.

En France, encensant cette course à la rigueur, le Président sortant annonce des mesures redoutables contre les salariés et plus largement les ménages : 

– Une hausse de la TVA de 1,6% venant pénaliser le principal moteur de la croissance qu’est la consommation. Un nouveau cadeau fiscal et social accordé aux entreprises sans contrepartie, ni garantie en matière d’emplois.

– L’instauration d’accords dits « de compétitivité » qui sont des accords de baisse de salaire contre maintien de l’emploi ou d’augmentation du travail sans augmentation de salaire contre maintien de l’emploi… Ces accords sont clairement des attaques frontales contre le contrat de travail et le code du travail.

Par ces annonces Nicolas Sarkozy achève un mandat marqué par des attaques sans précédent contre les droits des salariés, contre le modèle social français, avec des conséquences sociales et économiques désastreuses.

Face à cette situation sans précédent depuis la seconde guerre mondiale, unique depuis la création de l’Union Européenne, devant une situation économique et sociale qui se dégrade, avec le durcissement de l’austérité comme seule réponse de la part des dirigeants européens, pour apporter une réponse forte et coordonnée face à la dégradation de la situation économique et sociale, le syndicalisme européen a décidé d’organiser la riposte :

La Confédération Européenne des Syndicats (CES) appelle à une journée d’action européenne le 29 février, à la veille du Conseil européen. Les syndicats européens se mobiliseront partout en Europe pour que le travail et la justice sociale ne soient plus les oubliés des agendas européens mais au centre des priorités politiques.

Comme vient de l’affirmer Cristina Kirchner, Présidente de l’Argentine : « La raison d’être de la politique est d’améliorer la vie des gens ».

Pour qui la rosette ?

Lorsque j’entendais Stone et Charden, à la triste époque où ils envahissaient les ondes, l’envie qui me prenait alors, au plus profond de mon être crucifié par une telle nullité, était de leur faire un splendide doigt d’honneur. Certains ces jours-ci ont hélas eu d’autres inspirations et d’autres aspirations en leur octroyant la légion d’honneur.

En apprenant la chose j’ai tout d’abord pensé qu’en fait cette distinction était donnée à titre posthume à Teilhard de Chardin. Mais non ! Il s’agissait bien des deux duettistes, divorcés, mais continuant néanmoins ensemble l’aventure inhumaine et inartistique de la chanson con.

Geneviève de Fontenay a du faire trois sauts périlleux sous son chapeau, elle qui trouve que la légion d’honneur est actuellement distribuée comme des casquettes Ricard au sein de la caravane du Tour de France.

Quant à feu mon vieux voisin, il doit avoir du mal à comprendre la chose, lui qui a du attendre l’âge canonique de quatre-vingt-dix printemps pour recevoir la célèbre rosette après avoir servi de chair à canon pendant la guerre de 14-18.

Heureusement que dans la même fournée, on a tout de même octroyé la légion d’honneur à la célèbre chanteuse folk-birmane Aung San Suu Kyi… Au fait, elle est bien chanteuse puisqu’elle a eu la même médaille que les deux ex-envahisseurs des ondes qui, en bonne logique, ont du, eux, affronter  plein de généraux sanglants ?

Puisqu’on vous dit : culture !… camarades !

Longtemps je me suis certes levé de bonne heure, mais j’ai aussi lu avec naïveté les pages culture de Libération. Quoi ! ce journal issu de la mouvance soixantehuitarde consacrait tous les jours au moins deux pages aux événements culturels et je ne connaissais jamais personne des artistes dont il parlait, rien de leurs oeuvres… Quel ignare ! Quel provincial peut-être, à l’écart de tous les grands bouleversements culturels, de toutes les avancées artistiques !… J’étais nul, et c’est d’ailleurs à peu près à cette époque qu’a commencé à proliférer cette collection implacable : Les Nuls !

… Même en chanson je voyais tout à coup surgir des hordes de jeunes gens appelés à transformer le monde dès le lendemain matin grâce à leur musique, des groupes à l’esprit révolutionnaire évidemment chevillé aux guitares et aux provocations programmées par les attachés de presse… Or je n’en connaissais aucun (ni aucune me disais-je avec le souci de la parité.) Pourquoi ? Comment une telle nullité ? Avais-je râté un train ?

Et puis un jour je me suis rendu compte que, non content de méconnaître les artistes dont on me disait le génie purificateur, j’avais aussi la tendance irréversible de les oublier dans l’instant… et que je n’étais pas le seul dans ce cas. Tout le monde les avait aussitôt oubliés et je ne suis pas sûr que les journalistes de Libé eux-mêmes (ceux qui savaient pourtant) auraient été capables de se rappeler leurs immenses qualités.

En vérité, comme toute marchandise au firmament de notre société, ils étaient passés, remplissant plus ou moins efficacement leur rôle marchand, mais aussi idéologique… car en matière de culture la détente est double camarade artiste, et si ton destin est avant tout d’occuper une place dans la sphère marchande, il est aussi de contribuer à ce que l’édifice, pourtant contraire aux lois de la nature, ne se casse pas la figure.

A ce jeu je découvris soudain que Libération était très fort, parvenant à me convaincre de mon inutilité puisque je ne trouvais pas ma place dans ce que le journal décrivait, ni comme public, ni comme acteur…

Au fait savez-vous pourquoi je vous raconte tout ça ? J’ai lu ce matin l’Hérault du Jour (comme tous les matins, nul n’étant parfait) et notamment les deux pages consacrées au bilan 2011 de la culture à Montpellier… Or, à une exception près, je ne me suis reconnu dans aucun des spectacles, des événements, des moments, des artistes, évoqués par le journal…

Vous avez dit : nullité !?

Tiens ! Une chanson de Jacques Palliès ! (Aux guitares : Pascal Corriu)

[audio:http://www.actechanson.fr/wp-content/upload/Jacques-Palliès-Où-sont-les-équipages.mp3|titles=Jacques Palliès – Où sont les équipages]

La vérité en marche !

Nous voilà rejoints par l’actualité. Dans ma dernière chronique sur la guitare de Michèle Obama, il était question d’une enquête initiée par le FBI pour connaître la provenance du bois des pipes de DSK… Claude Guéant a pris, si je puis dire, les choses en main et, grâce à lui, on sait désormais dans quel bois les fameuses pipes ont été faites : c’est dans le bois de Boulogne !

Nous sommes heureux d’avoir pu, même modestement, contribuer à la recherche de la vérité.

                                                                                                                                       JPLeques