Bonne année à tous !

C’est un de nos voeux les plus chers : le suivi actif, efficace, de ce blog reprendra avec la nouvelle année. Qu’on se le dise et rendez-vous dès mercredi prochain.

Une nouvelle bannière

C’est une nouvelle photo de notre ami musicien et photographe naturaliste Gino de Zarlo qui illustre désormais la bannière de ce blog. Après les crêtes de l’Hérault et le parc régional Causses et Cévennes à partir du massif de l’Aigoual qu’il a arpenté en tous sens, Gino balade actuellement ses objectifs dans le système lagunaire de notre côte héraultaise et il en a extrait pour nous la très belle image ci-dessus qui pour quelques uns d’entre nous renvoie à notre enfance et aux livres de Gaston Baissette.

Merci Gino !

Artistes et techniciens du spectacle : manifestation ce mardi 15 octobre.

Artistes et techniciens du spectacle, mais aussi journalistes, sont invités à se joindre aux manifestations interprofessionnelles du 15 octobre prochain. Nous donnons ici un article d’Eva Loyer, responsable régionale de la CGT Spectacle, qui exprime les raisons particulières de la profession – au delà de la question des retraites – de se joindre aux manifestations.

On s’y attendait un peu au regard du faible intérêt du gouvernement Ayrault pour la culture, il n’empêche, l’annonce officielle d ‘une nouvelle baisse du budget de la culture en 2014, cette fois de moins 2 % (hors inflation !), a eu l’effet d’une douche froide.

Tout compte fait, les réductions cumulées de 2013 (-4,5%) et de 2014 constituent une forme de record. Très loin à présent des promesses du candidat Hollande qui s’était en son temps prononcé pour une sanctuarisation du budget de la culture : à ce rythme-là, nous allons bientôt toucher le fond !

La ministre de la culture quant à elle, malgré un optimisme convenu, a toutes les peines du monde à porter ces orientations. La ritournelle un peu pathétique du « redressement des comptes publics » et de la nécessaire p articipation du ministère de la culture à « l’effort partagé » ne suffit plus à masquer la réalité : les artistes et techniciens, les agents du ministère, les journalistes, l’ensemble des professionnels et des acteurs de la culture savent eux pertinemment ce que la décision gouvernementale de ramener le budget 2013 à son plus bas niveau depuis 1981 aura coûté.

Nous ne pouvons que nous élever contre ce qu’Aurélie Filippetti vient d’annoncer. Nous ne pouvons pas accepter en effet que les programmes attachés aux patrimoines et au soutien à la création et au spectacle vivant perdent respectivement 4,1% et 3,7%. Nous ne pouvons pas accepter non plus que les principaux opérateurs du ministère de la culture subissent de nouvelles poncti ons – des « prélèvements exceptionnels » mais pourtant renouvelés – comme c’est le cas pour le Centre National du Cinéma avec -90 M€ pris sur son fonds de roulement ou encore pour le Centre des Monuments Nationaux, l’Opéra National de Paris, la Réunion des Musées Nationaux – Grand Palais, le musée d’Orsay, le Louvre, le musée du Quai Branly, l’Oppic (opérateurs des travaux).

Que dire par ailleurs de cet autre « effort » consistant à supprimer 163 emplois en ETPT – équivalent temps plein travaillé – alors que l’on sait ce ministère déjà exsangue et au bord de la rupture dans de nombreux domaines pourtant essentiels à ses missions fondamentales.

Les industries culturelles, le livre, les médias et l’audiovisuel public sont hélas logés à la même enseigne (320 millions d’Euros supprimés pour France Télévisions, 21 millions pour l’Institut National de l’Audiovisuel). Et c’est là aussi un sujet de grande inquiétude si on en juge, notamment, par la situation préoccupante de la presse et plus largement de toutes ces dimensions indispensables à une société libre et démocratique.

C’est dans ce contexte très dégradé que se préparent des lois extrêmement importantes pour nos professions : loi sur le patrimoine, loi sur la création artistique, loi de décentralisation. Il y a donc fort à craindre que, faute de mo yens, ces nouveaux dispositifs législatifs se traduisent par un transfert de compétences à des collectivités territoriales elles aussi en très mauvaise posture dans le domaine de la culture et des budgets qu’elles lui consacrent. Un tel transfert de missions et de charges serait évidemment terrible pour le réseau des DRAC pourtant essentiel au développement de la culture, à la vitalité et à la diversité de la création dans les territoires. 

Ainsi, non seulement l’affaiblissement du ministère de la culture sur le temps long se poursuit-il, mais pire encore il s’est accentué depuis « le changement » après dix ans de gestion à la baisse sous la droite.

Ces reculs et ces retards d’avenir touchent directement de la façon la plus brutale nos professions : la précarité explose, les conditions de travail se détériorent, les missions et le travail lui-même sont ravalés.

La CGT-Spectacle, la CGT-Culture et le SNJ-CGT (Syndicat National des Journalistes) dénoncent avec la plus grande fermeté cette nouvelle remise en cause de la politique culturelle de l’Etat, attaque insupportable contre les missions de service public, abandon de la démocratisation culturelle et paupérisation de tous les professionnels de la culture et de nos différents secteurs d’activité.

Ensemble, plus déterminés que jamais à défendre la culture, la création et l’information, nous allons informer les salariés et les agents, et nous allons organiser la mobilisation.

Eva Loyer – CGT Spectacle Languedoc Roussillon

REMARQUES

Suite à quelques remarques qui nous ont été faites sur l’esthétique quelquefois perturbée de ce blog, nous conseillons à nos lecteurs d’utiliser internet explorer pour l’ouvrir. Ainsi nos photos pourront-elles se déployer dans toute leur splendeur propre et dans toute l’élégance de leur mise en page. Qu’on se le dise !

Salut Jacques !

Notre ami, notre camarade, notre complice Jacques Gauffier est mort. Oui ! Une fois encore, la maladie aura été la plus forte, l’emportant au bout d’une dernière journée où ses ultimes préoccupations auront été pour les jeunes artistes, chanteurs, qu’il avait embauchés dans le cadre du festival Montpellier-sur-Seine, et qu’il tenait à honorer jusqu’au bout, en les payant, en payant les charges de leurs cachets, les droits, les taxes…

Il avait signé les cinq derniers chèques, j’étais présent pour accompagner sa démarche, et je n’arrive pas à croire que quelques heures après il ait cessé de vivre. Certes chaque jour était pour lui un combat, mais il en avait tant connus… Au fil de quelques confidences je sais qu’il avait été plongeur, imprimeur, le premier directeur de maisons pour tous de Montpellier, animateur infatiguable de tant de projets socio-culturels, inventeur fou de mille idées visant à rapprocher les hommes : Jacques Gauffier était unique, trop insoucieux sans doute des conditions de la réussite pour aller jusqu’au bout de ses songes…

« La mort est misérable » chantait Gilbert Bécaud, la mort qui ignore avec mépris les chagrins, les désespoirs, les blessures qu’elle suscite dans l’absence soudaine de l’ami, du père, du frère, cette absence si lourde à porter… Salut Jacques !

Il s’appelait Georges Moustaki

Il s’appelait Joseph Mustacchi et s’il se choisit le prénom de Georges c’est bien en hommage à Georges Brassens. Mais je tiens à préciser que son nom – Moustaki – n’a rien à voir avec les moustaches du poète sétois.

Il était juif, égyptien, grec, enfin métèque, aux relents alcoolisés de metaxa. Sur ce sujet il fit d’ailleurs un tube, en cette érotique année 69, lui le Français de cœur et de culture, coureur de jupons et de tout ce qui en portait, entre quelques pauses farniente…

Edith Piaf lui avait mis le pied à l’étrier, comme à tant d’autres, comme à tendres autres. Lui, il lui avait écrit, sur une musique de Marguerite Monnot une de ses plus belles chansons : Milord. Contrairement à l’affirmation de notre ami Henri Jean Servat dans un récent numéro de Midi Libre écrivant que Moustaki n’avait jamais composé une note pour Edith Piaf, signalons qu’il lui a quand même donné deux chansons : Eden blues et Le gitan et la fille dont il est l’auteur et le compositeur…

Georges Moustaki racontait qu’un Américain le rencontrant dans la rue, se présenta à lui comme étant le gestionnaire de ses droits d’auteur outre-Atlantique et en lui disant qu’il faisait régulièrement enregistrer de nouvelles versions de Milord,  il ajouta : « ainsi vous toucherez toujours de l’argent , vous n’êtes pas prêt de mourir de faim ». Par la suite ne voulant pas devenir le Patrick Hernandez des années 60, il enregistra un duo avec Barbara (La longue dame blanche) puis il composa pour son meilleur interprète Serge Reggiani qui commença donc avec lui sa nouvelle carrière de chanteur… Dans la foulée Moustaki connut le grand succès avec notamment le Métèque et tout s’enchaina…

Sur scène il n’était ni Jacques Brel, ni Pavarotti, ni un rockeur et, d’ailleurs il s’amusait lui-même du surnom que lui avait donné Eddy Mitchell : Monsieur 1 volt ! Coluche racontait qu’un jour étant avec Moustaki, celui-ci s’était endormi à l’écoute d’une de ses propres chansons lors d’une retransmission télé… Il y avait pourtant tant de sincérité, tant de poésie, d’amour et tant de belles mélodies que la sauce prenait, durablement…

… Jusqu’au jour, récemment, où le souffle coupé il fut dans l’impossibilité non seulement de chanter mais aussi de grimper les cinq étages de son domicile de l’Ile Saint-Louis à Paris. C’est pour cette raison qu’il s’est éteint à Nice… Mais il repose au père Lachaise – la chaise quel doux nom pour Moustaki ! – et ses chansons courent toujours…

Tristesse

Hélas ! Nous ne verrons plus Pierrette aux concerts de l’Acte Chanson ! Elle qui vivait avec nous toutes nos aventures chansons, elle qui était de tous les combats progressistes, a été brutalement emportée par la maladie, en quelques semaines à peine. C’est aux accents de « Ma France » qu’elle est partie. Nous pensons très fort à Roger et à ses parents qui restent et qui la pleurent, comme nous.

Contre l’ANI : ce mardi 9 avril, journée d’action pour le Spectacle vivant !

Nous répercutons volontiers l’appel lancé par le SFA CGT de manifester ce mardi 9 avril contre l’Accord National Interprofessionnel du 11 janvier 2013 (ANI), dit « Accord de compétitivité », dont la transposition législative, nécessaire pour mettre en œuvre les entorses au code du travail prévues dans le texte, est actuellement en débat à l’Assemblée Nationale.

Dans un contexte d’austérité assumé par le gouvernement et le patronat et caractérisé par une pression difficilement supportable sur les salaires et le pouvoir d’achat des travailleurs et des retraités (par exemple pour les artistes-interprètes : proposition de revalorisation de +0,3% seulement sur deux ans dans le spectacle vivant subventionné, salaires bloqués depuis 2008 dans le doublage, depuis 2010 dans le cinéma et la radio, et depuis 2011 pour les tournées privées…), ainsi que par des restrictions budgétaires qui frappent durement l’emploi dans le spectacle, l’ANI de janvier cherche à détricoter le code du travail, facilitant notamment le non-respect des contrats par les employeurs et la priorité des accords d’entreprise sur les accords de branche.

Ceux qui soutiennent l’accord disent vouloir introduire le concept de « flexi-sécurité » dans le monde du travail en France. Cette notion, importée de la Scandinavie, est censée améliorer à moyen terme la situation des entreprises et des employés, en accordant aux premières plus de flexibilité pour adapter leur masse salariale à leur carnet de commandes, et en offrant aux seconds plus de « sécurité » entre deux périodes d’emploi. Or les pays d’origine essaient d’en revenir, les syndicats se rendant compte que la flexibilité dure, tandis que la sécurité s’effrite au fil de la récession… Le risque de contagion est évident, surtout pour les très petites entreprises (comme celles du spectacle) et pour les travailleurs précaires (comme la plupart des artistes-interprètes).

Discours après discours, le gouvernement avertit que les retraites doivent être rognées et les budgets  réduits, y compris ceux qui, il y a un an, étaient promis par les mêmes à la sanctuarisation. Le dispositif d’assurance chômage des artistes et des techniciens doit être renégocié à la rentrée de septembre et les candidats à la présidence du MEDEF visent déjà directement ce mécanisme de protection sociale dans leurs déclarations publiques.

Les artistes-interprètes ont des raisons très claires pour participer à la résistance du monde du travail organisée par leurs organisations professionnelles, et notamment, partout en France, ce MARDI 9 AVRIL  2013 !

(La liste des rendez-vous peut être consultée ici: http://www.carte.cgt.fr/index.php .)

Le salon de Marie…

Un vieil immeuble du centre ville de Montpellier. Comme pour beaucoup d’entre eux, une fois la porte d’entrée poussée, une cour intérieure dévoile de grandes fenêtres dépossédées de leurs meneaux et, sur le côté, les volées d’un escalier décoré de balustres. La hauteur des étages laisse deviner la hauteur des plafonds dans les appartements… Marie-Christine Harant qui fut journaliste culturelle au Midi Libre, accueille les arrivants, 20 à 25 personnes maximum, réunies sur réservation, qu’on ne connaît pas toutes, mais qu’on reconnait pour les avoir nécessairement croisées dans l’une ou l’autre des salles de spectacle de la ville. Décor improbable datant d’un quotidien oublié et que l’artiste choisi accapare comme il le peut, ou le veut…

Olivier Morin ce soir-là dit ses textes les plus récents inspirés par les bêtes, « les bêtes et lui plus exactement comme le dit le titre de la lecture qu’il est venu offrir et qui annonce peut-être une évolution du poète vers le conte, vers les histoires telles que Jean-Pierre Chabrol aimait les raconter… Des poèmes et des meuglements de vache jalonnent le parcours. Discrètement on jubile. Une heure pas plus ! Car voici le temps du buffet partagé, des accolades à l’artiste, du verre de vin mâché et commenté. De petits groupes se découvrent, se retrouvent autour d’une idée, d’un projet. On échange des adresses, on sourit, on s’interpelle une dernière fois… On sait où se retrouver !

Fin du monde : pic et pog et collégram…

Je me fous de la fin du monde mais je n’aimerais pas la fin de toi, chantait Gilbert Bécaud. Et oui, ça y est si l’on en croit la prophétie de Maya l’abeille on ne fêtera pas Noël. Le barbu en rouge et blanc ne descendra pas dans les cheminées et pour cause :  y aura plus de cheminées ! Heureusement pour les petits malins, il existe une solution : se réfugier à Burgarach, le seul lieu au monde qui sera protégé du cataclysme. Alors j’entend certains qui doivent dire bof, depuis le temps que l’on nous annonce la fin du monde il y a un sacré moment qu’elle aurait du se produire… D’accord, mais on ne sait jamais, il vaut mieux être prudent. D’autres , et peut-être sont-ce les mêmes, vont aussi dire : si c’est la fin du monde, ou que l’on se trouve, sur la place de la comédie, au bord du Merdanson, ou dans un village belge comme Depardieu, si on doit y passer on y passera tous quand même. C’est exactement ce que je pensais moi-même jusqu’à ce que dans le Midi-Libre je lise l’information suivante : Georges Fenech, député UMP du Rhône, président du groupe d’études sur les sectes à l’Assemblée Nationale, se déplacera en personne à Burgarach le 21 décembre… Cela ne vous semble pas un peu étrange ? Sûr que c’est son droit de se rendre à Burgarach, lui qui voit des sectes partout il a des chances d’en recenser bon nombre au pied du pog, mais pourquoi y va-t-il justement le jour fatidique du 21 décembre ? Il pourrait, après tout, y aller le lendemain ou pour la Noël, mais non il préfère le 21…  Je trouve que ça sent le délit d’initié. Avec tous les contacts qu’il a dans les milieux ésotériques et new-age, vu ses fonction, il est au courant de certaines choses : s’il va à Burgarach le 21 c’est pour être sauvé !

Ce n’est pas moi qui vais stigmatiser son comportement. Honnêtement je voulais faire de même, j’avais préparé une tente et un bon sac se couchage pour aller camper sauvagement dans le secteur, mais j’ai appris que cela ne serait pas possible car tout le lieu serait sous la surveillance de l’Armée et de la Gendarmerie  qui seront présentes partout. Finalement que va-t-il se passer à Burgarach pour la fin du monde ? Et bien c’est tout simple : les seuls présents et donc les seuls rescapés seront les soldats et les gendarmes. Quel beau monde en perspective ! Si M. Fenech s’en accommode grand bien lui fasse, je lui souhaite beaucoup de bonheur postapocalyptique.

Rassurez-vous cependant, tout n’est pas joué : on nous dit que la montagne de Burgarach, le Pog, est un lieu magique, magnétique, où convergent de nombreuses influences cosmo-telluriques ce qui explique pourquoi le site sera épargné par l’ultime cataclysme.  Sachez que pour moi il existe un endroit où les mêmes forces se combinent. Cet endroit sacré c’est le Pic St Loup ! Aussi, si vous voulez être sauvés, venez tous avec moi le 21 à Cazevieille, ou mieux dans la chapelle du Pic… On partagera quelques bonnes bouteilles.

Finalement, on dit lorsque l’on parle de fin du monde, qu’il s’agit plutôt de la fin d’un monde. J’espère alors que le nouveau monde qui va suivre fera la part belle à la bonne chanson.