Les canards déchaînés

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Hééééééé oui ! Ces derniers jours, la presse locale s’est déchaînée, (probablement après avoir lu mon billet d’humeur du mois dernier), et Midi Libre notamment (libre de quoi, au fait ?) a enfin décidé d’envoyer ses journalistes faire de l’investigation !

Dieu (qui c’est celui-là ? qui sait ?) que tous ces articles sur Joan Baez sont intéressants!!!!! Maintenant, enfin, nous savons comment, sur les chantiers de France, sont logés, nourris et abreuvés des centaines de milliers d’ouvriers (-les sans papiers aussi ?-). Certes, c’est très petit mais confortable ; frugal (-une salade-) mais le pinard a l’air bon…

Et La Gazette, à son tour, de nous expliquer que pour des journalistes boycotter des spectacles, c’est pas bien… Sans commentaire n’est-ce pas !

Et puis… et puis… Je ne résiste pas au plaisir d’évoquer la grande sensibilité de tous ces reporters qui ont si bien écouté et intégré le message « Peace and Love » de l’ artiste ! J’en ai la larme à l’oeil de tant de délicatesse, de décence et …d’informations réunies !

Bernard Dimey, le poète, écrivait: « Quand on a rien à dire et du mal à se taire, on arrive au sommet de l’imbécillité »… Mais c’était sans doute à une autre époque ! Non ? Ah ! bon !

Soisic

Budget 2010 de la Culture : encore des chiffres !

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Le budget 2010 de la culture et de la communication vient d’être présenté au début de ce mois. En voici quelques données essentielles.*
Son montant total est de 2,92 milliards d’euros, en progression de 3,9% sur 2009. Il se répartit ainsi :
– patrimoine 1,09 milliards, soit + 10,7% par rapport à 2009.
– création 763,9 millions d’euros, soit + 0,2%.
– transmission des savoirs 466,6 millions.
Concernant le « spectacle vivant » l’ensemble des crédits prévus s’élève à 657,7 millions d’euros, soit une légère progression de 0,4% par rapport à 2009.
« C’est un excellent budget » a déclaré le Ministre de la Culture se réjouissant de pouvoir ainsi poursuivre les réformes engagées en 2009, saluant « la progression historique » des moyens alloués aux Monuments Historiques et appréciant la « consolidation positive » des moyens accordés à la Création.
Pour la Fédération Nationale des Syndicats du Spectacle cependant : « le budget de la culture reste un des plus modestes de l’Etat »… Et elle note également que la Création, et en particulier le spectacle vivant sont « les parents pauvres de ce budget », bien loin en tout cas des promesses affichées par le président de la République de mettre en œuvre « un plan de relance » du spectacle vivant, et donc… « très loin des besoins ! ».

* Sources de cet article : « La lettre de l’entreprise culturelle » (oct 2009) et la revue « spectacle » éditée par les syndicats CGT du spectacle.

Ah ! Les jeunes…

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Voici quelques années (quand on aime on ne compte pas), un artiste d’un immense talent (on l’entendait partout) chantait : « C’est dur d’être un bébé », merveilleuse chanson qui fit à la fois le bonheur de l’enfant adulé et… de ses parents qui avaient les clefs de la cassette (peut-être même du coffre).
Or qu’en pensent les jeunes d’aujourd’hui, tous immenses artistes mais obligés d’attendre leur 18 / 20 ans pour devenir vedettes ? Il est certain qu’un tel exemple doit les interpeller et les inciter à réclamer l’abaissement de l’âge de la célébrité…
Moralité 1 : Vive le jeunisme !
Moralité 2 : C’est dur d’être un vieux con !

Le truc à Massou

« Le truc à Massou », vous connaissez ? C’était une émission de jeu à la radio il y a plus de 20 ans. Il fallait que les auditeurs trouvent…le truc à Massou pour gagner et… Massou c’était Jean-Claude Massoulier qui nous a quitté le 3 septembre dernier à l’âge de 77 ans.
Pour moi le « truc à Massou » c’était avant tout son talent protéiforme. Il avait commencé à chanter au cabaret du « Cheval d’Or » à Paris, chez Jean-Pierre Suc, avec Ricet Barrier, Boby Lapointe et tant d’autres… Par la suite il avait enregistré une bonne quinzaine de disques et écrit de nombreux textes pour les collègues. Ainsi c’est lui l’auteur des paroles d’une des chansons les plus fortes de Jean Ferrat : « Maria ». « Vive le rugby », créé par les Frères Jacques, sur les tribulations intimes de deux équipes de rugby (Perpignan et Montauban), c’était lui aussi. Et lui encore la célèbre « Chanson sans calcium »… Et il travaillait pour Marcel Amont, Philippe Clay, Marie-Paule Belle, et j’en passe…
En plus d’être un excellent chansonnier, ou plutôt chansonneur (chant sonneur, je préfère), il était également comédien. Son film de référence c’était « La ligne droite » de Jean Gaillard en 1961, puis on continua de le voir au cinéma, à la télé et au théâtre. Comme je l’évoquais au début de ce billet il fut également animateur de jeu à la télé et à la radio…
Finalement le dernier « truc à Massou » c’est d’être parti sur la pointe des pieds, sur la pointe des mots. Ecoutez donc « les Petits Vieux » sur You Tube…ça le fera revivre, un peu.

La veille du décés de Jean-Claude Massoulier un autre chansonneur est parti pour une autre dimension : Joël Holmes, né en 1928, auteur avec Georges Moustaki de « La mer m’a donné » et de « Jean-Marie de Pantin » avec Maurice Fanon. Son ultime disque date de 1965. Il faisait partie de ses artistes balayés par la vague yéyé… Il fut lui aussi animateur de programmes pour les enfants…
Salut Joël, on ne t’oublie pas !

Billet d’humeur noire

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Après la colère, la tristesse, le désespoir… C’est, parait-il, les étapes logiques qui mènent à faire un deuil!
Le deuil de la chanson française qui a inscrit ses lettres de noblesse dans le monde entier.
Bien sûr, la chanson a toujours existé et doit toujours exister dans tous « ses états » : légère, grave, tendre, insolente, drôle, dansante, coquine, révoltée, poétique…. empruntant aux hommes de cette planète leurs sentiments, leurs musiques, leurs états d’âme !
Bien sûr, les maisons de disques sont surtout là pour faire du fric, pas de l’art!
Bien sûr, les médias sont là pour relayer l’idéologie dominante, les modes, les intérêts des uns ou des autres.
Tout cela, on le sait!

Mais trop c’est trop!!!!!!!!! Que dans un « canard » un journaliste(?) écrive qu’un Laurent Montagne « s’inscrit dans le droit fil » d’un Leprest ou d’une Barbara… c’est à pleurer! Se moque-t-il du public ? ou de Leprest?

Renvoyons les journalistes sur les bancs de l’école analyser les grands auteurs, ou bien n’ouvrons plus jamais un journal de peur d’être contaminé par le crétinisme ambiant qui semble de plus en plus devoir y régner en maître.

Gigi l’amoroso

Le chef d’œuvre de la littérature universelle et nobélisable vient d’être publié. Il s’agit du livre de Valery Giscard d’Estaing : « Le président et la princesse ». L’auteur, déjà académicien français grâce à son merveilleux ouvrage « Le passage » accueilli par les éclats de rire de la critique et qui a longtemps concurrencé les œuvres impérissables de Delly et de Max du Veuzit, l’auteur, disais-je, nous livre un scoop : il a eu une idylle avec Lady Di ! La princesse, chaude comme une potée auvergnate, entre un palefrenier, un officier de sa majesté et quelques autres, aurait fait un remake de « l’amant de Lady Chatterley » avec ce presque septuagénaire – à l’époque – à la bouche en cul de poule. Sans doute, pour la circonstance, l’ex-président avait-il mis un kilt pour faire admirer ses jambes qu’il a admirables comme on dit au loto quand le nommeur annonce : 11, les jambes de Giscard !
… La nuit d’amour dut être torride car je suis sûr qu’en susurrant à l’oreille de la princesse : « Lady Di ma doudou che vous j’aime – plop – (pas facile d’imiter Giscard en écrivant) il lui jouait, comme dit Pierre Perret, « de l’accordéon sur les hanches. »
Alors, vérité vraie, ou phantasmes d’un vieillard bientôt grabataire – Gistain d’Escarres ?… Dans tous les cas, faire un roman là-dessus, c’est pas terrible, (c’est même d’une élégance d’académichien) et en plus on s’en fout !
« Jojo se prenait pour Voltaire, et Pierre pour Casanova… » chantait Jacques. Aujourd’hui Giscard se prend pour Pierre… Décidemment les bourgeois, plus ça devient vieux, plus ça devient… Mais je sais maintenant ce que Giscard a vraiment dit à Mitterand à la télévision :«Vous n’avez pas le monopole du cul !»

Quelques chiffres

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Le CNV (Centre National de la Chanson, des Variétés et du Jazz) vient de publier ses statistiques annuelles sur la diffusion des spectacles de variétés et de musiques actuelles en France en 2008. Laissons parler quelques-uns de ces chiffres.
Il y a eu en France en 2008 40300 représentations de ce type de spectacles dont 6200 à entrée gratuites (15% de l’ensemble). Au total cela représente 427 millions d’euros de recettes pour quelques 16 millions d’entrées…
La chanson (et le genre pop-rock et assimilés) représente 51% de la fréquentation (pour 39% du nombre de représentations) alors qu’à l’inverse par exemple le jazz et les musiques du monde représentent 15% de la fréquentation et … 23% du nombre de représentations.
Après 2 années de hausses, 2008 marque ainsi à la fois la chute de la fréquentation et des recettes (en baisse de 11%)… et ce surtout dans le secteur chanson !

Beaucoup d’autres données statistiques sont disponibles sur le site du CNV : www.cnv.fr, mais nous nous sommes attardés sur celles concernant seulement le Languedoc-Roussillon. Là encore laissons parler les statistiques.
Au 10ème rang de l’ensemble des régions, le Languedoc-Roussillon a accueilli 1000 représentations de spectacle de variété et de musiques actuelles en 2008, dont 373 gratuites (37% du total). Ces représentations ont généré 11,7 millions d’euros de recettes, soit une baisse très sensible de 33% par rapport à 2007 (baisse que l’on retrouve dans le nombre de représentations : -12% et dans la fréquentation : -22%).

Au fait, comme on dira sans doute bientôt à France Télécom, n’oublions jamais que les chiffres ont une dimension humaine.

Misère de la chanson

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Ce n’est certes pas nouveau (des articles de Jacques Bertin ou Claude Vinci nous l’ont dit ces dernières années…) mais ça devient dramatique.
Ainsi les grandes structures institutionnelles de notre région (oublions les théâtres privés qui n’existent pas ici) viennent de faire connaître (à grand renfort événementiel) leur programme pour la future saison, et la chanson en est quasiment absente.
Hors quelques soirées-alibis et le passage obligé des grands « incontournables » du showbiz… Rien ! Le désert ! Pas une création annoncée ! Pas de soirées découvertes ! Pas de programmation régulière, pensée, revendiquée !… Un drame du point de vue artistique et culturel. C’est en effet tout un pan de la création artistique d’aujourd’hui qui est laissé à l’abandon, tout un axe (populaire s’il en est) du combat culturel voué à la disparition…
Alors, faut-il une fois encore jouer seulement les Cassandre et attendre que la catastrophe arrive ? Je crois qu’il serait temps d’agir, à tous les niveaux… Sortir de nos petites vanités « artistico-médiatiques » et mettre les mains dans le cambouis. Non ?


Au fait, la revue CHORUS, « bible » de la chanson d’expression française, vient de disparaître, et même si son dernier numéro avait Olivia Ruiz en couverture, je n’arrive pas à m’en désintéresser.

Une nouvelle aventure ?

L’assemblée générale annuelle de l’Acte Chanson s’est tenue samedi 19 septembre à Montpellier. Une vingtaine d’adhérents, présents ou représentés, ont participé à la discussion et à l’amical repas offert par les Caves de Trinque Fougasse.
… Quel avenir pour l’Acte Chanson ? était à l’évidence la question centrale de cette assemblée, après une année difficile marquée par le redéploiement des activités (la création notamment de l’association Crescendoc appelée à prendre en charge l’ensemble du travail administratif assuré jusque là par l’Acte Chanson…)
Dans un contexte où la chanson, comme l’ensemble des pratiques artistiques, connaît une crise profonde (monopole de plus en plus étendu des « marchands de culture », désengagement de plus en plus profond des pouvoirs publics…) face à laquelle le « militantisme » ne suffit plus sans relais « politique » fort, il apparaissait au fil des débats que la lassitude et le découragement avaient gagné beaucoup de terrain et que peu de militants (artistes et/ou public) étaient encore prêts à se battre au quotidien.
Mais face aux besoins qui continuent à exister à l’échelle des villes comme de l’ensemble de la région, l’Acte Chanson va continuer son combat pour une chanson de création authentique considérée comme une expression artistique à part entière et non comme une marchandise. Sans revenir aux lourdes organisations d’événements qui ont ponctué 13 ans d’existence, l’association prendra cependant pour cela toutes les initiatives qu’elle jugera indispensables en matière d’organisation de concerts, de soutien de plus en plus concret à la création chanson, par l’interpellation des pouvoirs publics ou l’utilisation d’internet et la mise en commun des outils que les réseaux offrent, etc…
De fait c’est bien une « nouvelle aventure » qui commence.

Vous avez dit guitare ?

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Je suis au rayon des guides touristiques chez Sauramps et je bouquine un guide sur l’Angleterre… Tout à coup j’entends : « Papa, c’est quoi cette méthode de guitare dont tu m’as parlée ? ». Pas de réponse. La suite n’est pas tombée dans l’oreille d’un sourd. Il y a pas mal de monde autour de moi et j’aperçois un jeune homme avec son téléphone portable. Je n’ai pas tout de suite pris la mesure de ce qui se passait mais j’ai essayé de me mettre au diapason de cette scène incongrue. « Papa, c’est quoi le nom de cette méthode de guitare ? » De plus en plus fort, le jeune homme réitère sa demande dans son téléphone auprès de son paternel sans doute un peu dur de la feuille. Ça commençe à me titiller l’étagère à mégot. Je continue à lire, Liverpool, les Beatles, Lucy in the strawberry fields with diamonds… Je me dis : Il n’a rien compris ce mec, il mélange tout, il est dans le rayon des guides touristiques, il veut des méthodes de guitare et en plus son père est sourd comme un pot. Dix lignes de bling, dix lignes de blang et puis terminado la rigolada ! Mais non il continue : « Allo, papa pourquoi tu t’mouches ? ». Visiblement ils ne s’entendent pas. « Papa, cette méthode de guitare, alors ? ». Comme ça six ou sept fois. Les gens autour de moi se retournent et sourient, plus ou moins interloqués. Je reste coi. Pas besoin d’aller recruter un intérimaire chez Scotland Yard, le dénouement est aussi jouissif qu’inattendu : « Allo ? l’Oreille Absolue ? ah bon d’accord, merci papa ».