Le CRACC est né en Languedoc Roussillon

Le SFA Languedoc-Roussillon (Syndicat Français des Artistes) vient de publier le communiqué suivant:

Les acteurs culturels de la région Languedoc Roussillon ont décidé de créer un Comité Régional d’Action pour la Culture et la Connaissance (CRACC).
Ce comité est formé des organisations professionnelles et syndicales, des réseaux et des collectifs qui agissent et travaillent en Languedoc-Roussillon dans le spectacle vivant, la lecture publique, les arts plastiques, les musées, les structures ou associations patrimoniales, le cinéma et l’audiovisuel, le multimédia, l’administration culturelle et la recherche…
Ce comité, par la diversité de ses membres, représente l’ensemble des professions de l’art et de la culture : artistes, techniciens, administratifs, agents territoriaux…
Ce comité constate que :
– les secteurs de l’art, de la culture et de la recherche sont en plein essor,
– le public est toujours plus nombreux à fréquenter les théâtres, les opéras, les salles de concerts, les salles de musiques actuelles, les festivals, les spectacles de rue, les cinémas, les musées, les bibliothèques,
– le poids économique que représente la culture est essentiel dans notre pays, c’est un secteur porteur d’avenir qui souvent innove y compris en matière sociale.
Ce comité revendique l’application d’un droit fondamental de la Constitution et de la Charte de l’UNESCO sur la diversité culturelle : l’accès pour tous les citoyens à l’éducation, à l’art, à la culture et à la connaissance !

Mais, aujourd’hui, le comité régional d’action pour la culture et la connaissance en Languedoc- Roussillon affirme qu’il y a urgence !
– Urgence à dénoncer la destruction organisée du service public de l’art, de la culture et de la connaissance !
– Urgence à mettre un frein à la paupérisation et à la précarisation grandissante des artistes, techniciens, personnels de ces secteurs !
– Urgence à interpeller les hommes et femmes politiques, sur la gravité des conséquences qu’entraîneront pour le service public de la culture et de la connaissance, la réforme politique et fiscale des Collectivités Territoriales, qui va porter atteinte à la création artistique, aux projets éducatifs, à l’emploi !
– Urgence à obtenir le respect des droits sociaux, à stopper le démantèlement des régimes spécifiques de l’assurance chômage !
– Urgence à obtenir une loi d’orientation et de programmation pour inscrire la place de l’art, de la culture et de la connaissance dans notre société !
– Urgence à respecter la liberté d’expression, de recherche et de création !
– Urgence à revendiquer l’application d’un des droits fondamentaux de la Constitution : l’accès pour tous les citoyens à l’éducation, à l’art, à la culture et à la connaissance !

Le Comité Régional d’Action pour la Culture et la Connaissance en Languedoc-Roussillon va rédiger un cahier de doléances et constituer une plateforme revendicative commune à tous ses membres. En associant les publics, il engagera les actions nécessaires pour la faire aboutir.
Dans les jours à venir, ce comité interpellera l’ensemble des élus du Languedoc-Roussillon (locaux et nationaux), le Ministère de la culture, le Ministère de l’Education Nationale, le Ministère de l’enseignement supérieur et de la recherche sur la mise en place d’une véritable concertation et d’une réflexion à long terme pour l’avenir de l’art, de la culture et de la connaissance en Languedoc-Roussillon.

Nous ne manquerons pas de vous tenir informer des réponses – ou non réponses des élus (ou candidats aux élections). Affaire à suivre donc – Assemblées Générales et conférences de presse en perspective…

Jean Tardieu

jean tardieu

Il y a 15 ans, le 27 janvier 1995, disparaissait l’un des grands poètes français du 20ème siècle, l’un des grands auteurs du théâtre de l’absurde, homme de radio (il fut à l’origine du programme France Musique) : Jean Tardieu, écrivain jurassien né à Saint-Germain-de-Joux mais qui vécut pratiquement toute sa vie à Paris où il a influencé les grands courants modernes de la poésie et du théâtre français.
Au cœur de la préparation d’un spectacle d’hommage au poète, Monsieur Monsieur Tardieu, l’Acte Chanson tient à saluer aujourd’hui sa mémoire et l’actualité retentissante de son œuvre :

« Quoi qu’a dit ?
– A dit rin
Quoi qu’a fait ?
– A fait rin
A quoi qu’a pense ?
– A pense à rin
Pourquoi qu’a dit rin ?
Pourquoi qu’a fait rin ?
Pourquoi qu’a pense à rin ?
– A’xiste pas ».

Vas-y Greg, c’est bon !

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Ah ! Franckie Vincent, ses danseuses, sa poésie…
Or donc le chanteur Grégoire fait partie du top 5 des fortunes de la musique comme dit le magazine Challenges. 1,29 millions d’euros gagnés en 2009 par ce pur produit d’internet, ancien attaché de presse d’une maison de disque, mis en ligne par le fils de Jean-Jacques Goldman et en tournées, par Jean-Claude Camus lui-même, le défenseur des victimes d’erreurs médicales bien connu.
Bon d’accord, le coup de My Major Compagny d’autres l’ont essayé, l’essayent et l’essaieront encore. Mais tous ne s’appellent pas Goldman pour réussir ce que dans l’édition on appelle (en plissant les lèvres de mépris) le à compte d’auteur. Là ça a marché : 70000 € ont été apportés par Grégoire et son unique chanson pour que Goldman junior lance le truc… Et ça a marché : 1,29 millions d’euros pour Grégoire, une mise multipliée par 7 pour les producteurs internautes. Il est vrai qu’on ne sait pas combien ont touché les autres producteurs, les vrais (comme on dit à Réseau en Scène), mais qu’importe, tout ça c’est du bonus, pas vrai, et ça va permettre de continuer, continuer, continuer…
Alors Greg (encore un Grégoire, mais de chez nous) qu’est-ce que tu attends ? Le top 5 putain ! Comme dit Franckie, vas-y ! Tu as déjà récolté 100000 € (belle hausse des tarifs), en plus je me suis laissé dire par Pascal que tu joues super bien de la guitare (tiens on parle aussi musique) et que tu es sympa. Alors vas-y Greg, c’est bon ! Ne fais pas n’importe quoi, tu deviendras quelqu’un.

2010 la Culture ! (bis)

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La Culture est un enjeu décisif d’aujourd’hui. Pour tout un chacun, vous et moi, pour les politiques publiques et leurs mises en œuvre, sans doute même pour le monde et son développement durable… La Culture, c’est-à-dire pour l’essentiel ce qui permet à chacun de s’épanouir et de participer au mouvement du monde, ce qui permet donc aux relations humaines d’avancer dans le respect, la compréhension par exemple de la diversité et de ses richesses.

Bon, il est vrai que ceci est un peu rapide et nécessiterait plus de profondeur (et de contradiction) pour aller au bout des choses. Une chose est sûre en tout cas, la culture est aujourd’hui au centre de la plupart de nos interrogations et le sujet de débats permanents, organisés ou spontanés, dont on ne peut que se réjouir.

Attention cependant, l’Etat Culturel n’est pas encore à l’œuvre et bien des avancées restent à conquérir, bien des idées restent à élaborer et à s’imposer… Alors chaque fois que l’occasion nous en est donnée, n’hésitons pas à débattre, à nous interroger sur le fond des choses, à nous projeter dans l’avenir des hommes et de ce qu’ils ont, ensemble, à construire. Même si cela bouscule (surtout si cela bouscule) l’ordre établi des structures. N’est-ce pas ?

2010 la Culture !

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Super ! Antenne 2 nous l’a dit hier au soir : en ces temps de crise, la Culture – oui ! la Culture ! – ne s’est jamais aussi bien portée… Les cinémas débordent, les musées regorgent, les grandes salles de spectacle inondent (La crise c’est aussi l’art de transformer les pires tempêtes en grand beau providentiel !)… Pas encore le temps de compter la monnaie, mais soyez sûrs que les billets sont là et bien là (les cassettes débordent, regorgent, inondent…). Pour peu que l’Etat et les collectivités territoriales décident de donner un nouveau coup de pouce (puisque c’est la crise) aux vrais professionnels et ce sera le triomphe. Les pom poms girls du CAC 40 auront de beaux jours d’intermittent devant elles… Et on n’aura même pas honte puisqu’il s’agit de la Culture – avec le grand C de rigueur – … Et une jambe en l’air pour la grande exposition internationale du Siècle, et une petite culotte pour « un plus gros budget du cinéma », et des pompoms, des rubans, des confettis, des rires et des rires pour Lady Gaga, Madonna et la résurrection annoncée de Michaël Jackson (ah !)…

Vive la Culture, quoi !

Patraqueu ! Johnny

Johnny Hallyday, le sosie du célèbre Richie, est hors de danger. Ouf !
S’il est des nababs qu’on enchaîne et des chênes qu’on abat, notre Johnny national c’est du dur, du redur, du rude. C’est du teck tonique. La camarde, avec sa seule faux, s’est même trouvée un peu légère et a préféré passer à côté de lui, quitte à l’attendre à… Samarcande.
Mais que diable est-il allé se faire opérer à Paris par l’ancien gynécologue d’Isabelle Adjani ? Lui qui faisait préparer sa Porche par les frères Alméras à Saint-Jean-de-Védas, ne pouvait-il pas se faire opérer à Montpellier, comme l’a fait le président de Région ? D’accord il faut aujourd’hui à ce dernier, pour se déplacer, s’appuyer lourdement de sa main gauche sur une épaule compatissante et s’équilibrer de la main droite sur une canne… Sûr que c’est pas terrible pour attaquer les 4000 marches au lendemain d’un réveillon, mais Johnny, en s’appuyant sur Jean-Claude Camus d’un côté et sur une vieille guitare de l’autre, aurait peut-être pu continuer sa tournée sans que son producteur se fasse du souci – le pauvre – au sujet du remboursement par les assurances…


Jean-Claude Camus, si tu me lis, et je sais que tu me lis, sache que nous sommes prêts à t’aider. Si Johnny veut reprendre doucement sa tournée dans de petites salles de la région, à l’Acte Chanson nous sommes prêts à t’arranger ça – Il reste encore quelques salles à Bréau ou Rochefort – Après tout Johnny c’est une institution, et c’est comme le Coran : faut pas y toucher ! D’ailleurs le docteur Delajoux a été attaqué suite à la fatwa lancée contre lui par Camus qui l’a accusé d’être un charcutier… Certes devant la menace d’une plainte de la part du praticien il s’est un peu dégonflé (c’est pas moi qui le dit c’est les autres). Après tout charcutier c’est un bon métier et d’ailleurs Alain Delon a commencé comme ça… N’empêche que si Johnny y été resté le chirurgien risquait la peine capitale… L’expertise médicale dira peut-être ce qu’il en était réellement, en attendant Johnny se remet et n’est pas prêt de chanter « Hospice 2000 » !

Dany si terne

Le chanteur qui fait l’actualité, aussi présent dans les médias que Frank Dubosc, c’est le très célèbre, très modeste et très fier de l’être Dany Brillant, le roi de la salsa saucisson beurre rance, le Buena Vista Social Club en con dansé, le Cumpay Segundo du pauvre beauf carotte – qui ne fait pas avancer l’âme- le chantre mou du « son » loukoum dégoulinant, le titi et gominé, matou vu comme je danse bien, le chanteur afadi de fadaises en fa dièze.
Il suffit d’aller sur le P.A.F et paf, on prend dans le pif ce qu’il y a de plus pauvre : la cascade mielleuse de l’ami Dany, de l’amidoné.
Vous l’avez sans doute compris, j’en ai marre de cette tare triste. Le mois dernier chez Ruquier les deux snipers, eux qui tirent à boulet rouge sur tout ce qui écrit, joue, chante, et parle ont été d’une condescendance redoutable envers lui : « ô que c’est beau ça rappelle Aznavour », « quelle jolie musique, quelles belles paroles… ». Même topo chez Frank-Olivier Gisbert qui n’est pourtant pas Patrick Sébastien : « cher maître je vous en prie ayez la fraternelle amabilité de me susurrer Suzette la belle chanson sur laquelle j’ai levé la standardiste de la maison de l’ORTF à l’époque ».
Le Brillantissime nous explique que ses textes sont travaillés, car quand ce pamphlétaire virulent chante « laissez-nous passer la jeunesse est pressée » – ô Dieu la belle rime – il s’adresse aux égoïstes de la génération de 68 qui n’ont pas laissé la place aux jeunes…, ça c’est de la chanson engagée – attention Dany tu risque la censure !
Mais qu’on se rassure les textes de Dany Brillant sont pensés avec la tête de la Victoire de Samothrace et écrits avec les coudes de la Vénus de Milo.
Si on m’offre le disque de Dany Brillant, c’est promis je me mets au Ball trapp car en fin de compte ce chanteur n’a de Brillant que la gomina qu’il passe sur ses cheveux.

Non à l’expulsion de Martha Galarraga

Décidemment on marche sur la tête en Sarkozie (même à mi-parcours).
Alors que depuis la Révolution française de 1789, notre pays a forgé une part de son identité sur sa capacité d’accueil et d’intégration de bien des persécutés et laissés pour compte du monde entier, et notamment des artistes,…, voilà que ces jours-ci on veut expulser de France Martha Galarraga, chanteuse cubaine qui travailla avec le Buena Vista Social Club et qui, depuis juillet 2002, vit et travaille ici comme « chanteuse à employeurs multiples » (on dit aussi « intermittente »).
Nous ne connaissons pas les raisons qui ont poussé Martha à ce choix depuis près de huit ans. Nous savons par contre que pour quelque besogneux fonctionnaire de la préfecture de Paris (ou quelque chef de service zélé ?) Martha est dans l’illégalité totale quant à sa capacité de résidence en France puisque (et pour cause) elle n’a pas de CDI, ni même de CDD de plus de six mois à faire valoir auprès du dit fonctionnaire (ou son chef…). Elle ne peut donc pas avoir de permis de travail… Dans la foulée on lui reprend donc sa carte de séjour et on lui annonce qu’elle va recevoir aussitôt son « obligation de quitter le territoire français »… sans attendre la décision du tribunal administratif saisi par Martha.
S’agit-il seulement des effets d’un « vide juridique » ?

Signez et faites signer la pétition sur
http://www.lapetition.be/list_signs.php?petid=3236&page=54#signs

A propos de Gérard Philipe

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 »Est-ce ainsi que vivre nous quitte
Est-ce de froid est-ce de fièvre
Est-ce d’y penser que palpite
La trame exsangue de vos lèvres… »

Il y a cinquante ans, presque jour pour jour, disparaissait le grand comédien Gérard Philipe. C’était en novembre 1959, Fanfan la Tulipe perdait son dernier duel.
Un an avant, l’acteur engagé avait présidé à la naissance du SFA (Syndicat Français des Acteurs) affilié à la CGT… Quelques mois encore et André Malraux entrait, lui, dans le premier ministère de la Culture de notre histoire… Etrange coïncidence qui voyait disparaître le symbole du spectacle vivant de l’époque et, presque en même temps, naître l’outil principal des politiques culturelles publiques pendant les cinquante années qui allaient s’écouler… Jusqu’à aujourd’hui !
… Et jusqu’à quand ? dira-t-on avec une certaine inquiétude, tant les nuages s’accumulent et grossissent. Les intérêts privés piaffent plus que jamais à la porte des théâtres et des salles de concert, sur les plateaux de cinéma et de télévision, dans les musées… Tout démontre qu’au nom de l’argent-roi, la guerre est déclarée à l’Intelligence, à l’Art, à tout ce qui rapproche les hommes et les sublime…
Alors que cet anniversaire de la mort de Gérard Philipe soit pour nous l’occasion de redire ici notre attachement au « vrai » spectacle vivant hors des dérives marchandes, aux œuvres et non aux produits, à tous ces merveilleux métiers du spectacle et non aux plans de carrière plus soucieux de communication que de toute autre chose… Et que les mots de Leprest, que les harmonies de Heurtebise nous accompagnent longtemps dans ce combat…

Mort au brasier paix à vos cendres !