Le Synavi communique.
NOUS, compagnies, structures de production et de diffusion, lieux de fabrique,
Artistes de toutes disciplines, Responsables des politiques culturelles sur les territoires, Publics et Citoyens, sommes choqués et déçus que le Projet de Loi sur la Liberté de Création, l’Architecture et le Patrimoine, présenté le 28 mai 2015 par le Ministère de la Culture sonne comme un nouveau recul, un nouveau renoncement et une trahison.
Nous attendions un texte ambitieux affirmant une volonté politique forte pour la création artistique garantissant les principes fondamentaux de bien commun, d’intérêt général, d’équité sociale et territoriale. Depuis trois ans au fil des remaniements et des rabotages successifs, le projet de loi s’est vu peu à peu vidé de sa substance, réduisant d’autant sa portée politique.
A minima, la version du texte de Loi de décembre 2014 affirmait la place éminente de l’artiste dans la société et reconnaissait ses différents champs d’intervention.
La simple phrase « Elle (la Nation) reconnait que l’activité des artistes peut s’exprimer également au travers de leurs actions d’éducation artistique et culturelle » légitimait enfin la réalité de l’implication des artistes dans la société. Elle mettait fin à une hypocrisie collective enfermant l’artiste dans sa seule fonction d’interprète sur une scène.
Le nouveau projet de loi revient à une vision archaïque de l’artiste de spectacle qui ne reflète plus la réalité.
Ce recul est d’autant plus paradoxal que, partout, sur tout le territoire, État et collectivités déclarent depuis des années l’action artistique comme une priorité des politiques publiques pour la culture. Au point, d’ailleurs, d’oublier parfois de soutenir la création et la diffusion des œuvres…
Dans les hôpitaux, les prisons, les établissements scolaires, les compagnies artistiques sont sollicitées pour transmettre, sensibiliser et créer. Elles salarient des artistes pour cela.
Dans les lieux de fabrique, les studios de répétition, dans les murs et hors les murs, en résidence de création, les artistes commencent par chercher, essayer, inventer avant de produire.
Tout ce que nous appelons actions connexes et recherche, c’est à dire tout le travail réalisé en amont ou en aval d’une production doit être reconnu comme partie prenante du métier de l’artiste.
Nous revendiquons l’appellation d’artiste-interprète autant que celle d’artiste-intervenant ou de chercheur.
Nous revendiquons l’intégralité du processus de création et de présentation d’un spectacle de la première utopie à sa rencontre avec le public quel que soit le lieu et les modalités.
Nous revendiquons que le métier d’artiste de spectacle ne se fait pas qu’en représentation et dans le cadre d’une production mais qu’il est un parcours plus complexe.
Nous demandons à Madame la Ministre de la Culture et aux Parlementaires qui vont examiner le Projet de Loi dans les prochaines semaines, de réintégrer le paragraphe initial qui reconnaissait le métier de l’artiste dans toutes ses composantes.
Et partagez la dans vos réseaux !
Cette déclaration-pétition du Synavi est particulièrement importante à l’heure où l’exercice de nos métiers est sans cesse mis en cause et où l’artiste dans l’acceptation la plus large de ce mot tout de noblesse et de quotidienneté voit peu à peu son territoire attaqué, réduit, rabaissé, ses conditions de création et de vie malmenées…
Signez la pétition. Agissez !