Nous répercutons volontiers l’appel lancé par le SFA CGT de manifester ce mardi 9 avril contre l’Accord National Interprofessionnel du 11 janvier 2013 (ANI), dit « Accord de compétitivité », dont la transposition législative, nécessaire pour mettre en œuvre les entorses au code du travail prévues dans le texte, est actuellement en débat à l’Assemblée Nationale.
Dans un contexte d’austérité assumé par le gouvernement et le patronat et caractérisé par une pression difficilement supportable sur les salaires et le pouvoir d’achat des travailleurs et des retraités (par exemple pour les artistes-interprètes : proposition de revalorisation de +0,3% seulement sur deux ans dans le spectacle vivant subventionné, salaires bloqués depuis 2008 dans le doublage, depuis 2010 dans le cinéma et la radio, et depuis 2011 pour les tournées privées…), ainsi que par des restrictions budgétaires qui frappent durement l’emploi dans le spectacle, l’ANI de janvier cherche à détricoter le code du travail, facilitant notamment le non-respect des contrats par les employeurs et la priorité des accords d’entreprise sur les accords de branche.
Ceux qui soutiennent l’accord disent vouloir introduire le concept de « flexi-sécurité » dans le monde du travail en France. Cette notion, importée de la Scandinavie, est censée améliorer à moyen terme la situation des entreprises et des employés, en accordant aux premières plus de flexibilité pour adapter leur masse salariale à leur carnet de commandes, et en offrant aux seconds plus de « sécurité » entre deux périodes d’emploi. Or les pays d’origine essaient d’en revenir, les syndicats se rendant compte que la flexibilité dure, tandis que la sécurité s’effrite au fil de la récession… Le risque de contagion est évident, surtout pour les très petites entreprises (comme celles du spectacle) et pour les travailleurs précaires (comme la plupart des artistes-interprètes).
Discours après discours, le gouvernement avertit que les retraites doivent être rognées et les budgets réduits, y compris ceux qui, il y a un an, étaient promis par les mêmes à la sanctuarisation. Le dispositif d’assurance chômage des artistes et des techniciens doit être renégocié à la rentrée de septembre et les candidats à la présidence du MEDEF visent déjà directement ce mécanisme de protection sociale dans leurs déclarations publiques.
Les artistes-interprètes ont des raisons très claires pour participer à la résistance du monde du travail organisée par leurs organisations professionnelles, et notamment, partout en France, ce MARDI 9 AVRIL 2013 !
(La liste des rendez-vous peut être consultée ici: http://www.carte.cgt.fr/index.php .)