La question culturelle est une question déterminante pour l’avenir de l’humanité.
En ces temps de crise où « ceux qui savent » s’en prennent évidemment en priorité au superflu, au « supplément d’âme » que constitue le combat culturel, il est temps de dire haut et fort que c’est le contraire qui est absolument nécessaire, car sinon on abandonne totalement le terrain aux seuls « marchands de culture », aux producteurs, aux affairistes…
Certes, dans le domaine musical, ceux-ci sont incontestablement à l’origine d’une culture la plus extraordinaire qui soit, une sorte de culture-piranha que l’on voit s’imposer inéluctablement à toute la planète, à coups de clips, de CD, d’internet (tous outils existant hors de notre bonne vieille galaxie Gutenberg) et qui s’adresse simultanément partout à des millions de consommateurs parmi les plus fragiles, les jeunes en priorité…
On comprendra facilement que pour les marchands (de toutes sortes) il est en effet extraordinairement plus efficace de réunir 100000 personnes face à un seul artiste oeuvrant électroniquement (c’est-à-dire sans musiciens, n’est-ce pas) pendant trois ou quatre heures… Et peu importe le résultat : que la communication soit réduite à sa plus simple expression, que les personnalités des participants soient niées au profit d’une pseudo identité collective imposée pareillement de Toronto à Melbourne, de Dakar à Arkhangelsk, et même de Nîmes à Montpellier…
En vérité dans nos sociétés cette culture là a tous les droits d’exister, et il n’est pas question d’y mettre le moindre obstacle, mais que la collectivité publique, quelle qu’elle soit, lui accorde un seul centime pour ça est pour moi un crime : le crime de non-assistance à cultures en danger.