Alors que ce vendredi 17 janvier viennent de commencer les négociations pour le renouvellement de la convention d’assurance chômage, à l’échelle du pays et de l’ensemble des professions, voilà que l’on entend à nouveau les pires horreurs sur le régime « exorbitant » des intermittents du spectacle.
Pourtant, déclare la fédération CGT des syndicats du spectacle, tous les rapports sérieux – notamment celui, récent, de l’Assemblée nationale – montrent bien la réalité au-delà de la caricature :
* ce régime particulier au sein de la solidarité interprofessionnelle est nécessaire à l’exercice de professions de plus en plus précaires ;
* les comptes de l’Unedic sont surtout plombés par l’augmentation de la précarité dans le cadre du régime général ;
* supprimer les annexes 8 et 10 ne ferait qu’une « économie » de 320 millions d’Euros et non pas d’un milliard comme certains l’affirment, parce qu’une partie des allocataires se retrouveraient avec des droits plus élevés au régime général tandis que les plus fragiles perdraient toute indemnisation ;
* les retombées économiques du secteur culturel génèrent près de 6 % du PIB et, même si la culture et son apport à la société ne sont pas réductibles à cette seule donnée comptable, il est néanmoins vrai que le secteur produit aussi des richesses matérielles et représentent près de 700 000 emplois.
De même que les revendications de la Cgt portent l’ambition d’un autre régime d’assurance chômage capable de mieux indemniser les demandeurs d’emploi, de mieux aider à leur formation et de lutter contre la précarité, la Cgt Spectacle demande non seulement le maintien de l’existence des annexes 8 et 10 mais aussi un système d’indemnisation véritablement solidaire sur la base des revendications que le syndicat porte depuis 1995 et qui ont été popularisées par la plateforme du comité de suivi :
– annexe unique : techniciens et artistes ;
– 507 heures sur 12 mois ouvrant 12 mois de droits ;
– prise en compte de congés maternité et maladie ;
– prise en compte pour 169 H des heures de formation dispensées ;
– plafonnement mensuel du cumul allocations / salaires.
Dans un contexte où la Culture est fragilisée par les attaques budgétaires incessantes, la réduction des moyens à tous les niveaux, la Cgt Spectacle appelle les professionnels du spectacle, du cinéma, de l’audiovisuel et de l’action culturelle à défendre unitairement leurs droits à une assurance chômage équitable, comme à défendre une juste indemnisation de tous les privés d’emploi, notamment le 6 février prochain lors de la journée d’action interprofessionnelle annoncée partout en France.