Dans l’univers « hollandais » de cette fin d’année 2013, il est vrai que la lecture du journal « L’Humanité » est rarement réjouissante. Elle est pourtant indispensable pour ceux qui ont besoin de conforter leurs raisons de se battre, et les chemins à suivre pour… vaincre ! Au jour le jour !
On y trouve par exemple des infos qu’on ne trouve nulle part ailleurs. Ainsi, celle-ci, datée de ce dernier week end, et qui relève que « Le Printemps de Bourges », après les « Francofolies » il y a déjà quelques temps (en 2002), vient d’être vendu au groupe C2G, filiale de Morgane Production, un des grands groupes français de production audiovisuelle et événementielle. Budget de l’affaire (car c’en est une !) : entre 1,5 et 2 millions d’euros…
En avançant un peu plus dans l’info (internet c’est quand même utile au journalisme d’investigation), on apprend que les collectivités locales (région, département, ville), premières sollicitées, ont décliné l’offre de reprise. Sans doute avaient elles d’autres préoccupations en tête.
Vous avez sans doute entendu parler ces derniers mois d’une véritable « festivalisation » de la culture qui, dans l’univers « hollandais » déjà évoqué, allie (ou projette d’allier, car des luttes, même timides, se dessinent) la destruction du Ministère de la Culture et des DRAC telles que nous les connaissons (ô combien amendables il est vrai tant elles sont loin des réalités du terrain) au profit d’une sorte de régionalisation des compétences par l’intermédiaire des collectivités locales et des baronnies déjà en place. (Des députés socialistes ont même déposés des propositions de lois très précises allant dans ce sens…)
Ainsi les affaires culturelles seraient bien gardées : aux marchands la culture marchande qui pour l’essentiel s’appuie sur les industries culturelles, la télévision et ses produits dérivés,…, aux politiques la chasse au « mal-disants » culturels, ceux qui prétendent (quelle impertinence !) inventer, respirer, rêver la culture au jour le jour, au plus près des gens et de leurs émotions, alors qu’on sait bien, n’est-ce pas messioeurs les élus, qu’elle est avant tout outil de communication et vaseline de l’art officiel.
Que penser par exemple de la décision prise par la ville de Montpellier (Hélène Mandroux maire) de confier à Daniela Lumbroso, grande prêtresse de la chanson sur toutes les antennes de la télévision française, l’animation et la production de la Fête de la Musique, le 21 juin prochain à Montpellier, pour… 400000 euros ! Pas mal les montants des contrats de cession chez les riches ! C’en est presque écoeurant…
Bien entendu, comme c’est le cas depuis plusieurs années de crise et de délabrement de toute la société, un tel climat d’affairisme encourage les chevaliers d’industrie, aux plus ou moins grands pieds, qui se croient tout permis dans le domaine du spectacle aussi. Une triste image en est hélas actuellement donnée à Saint-Gély-du-Fesc, autour du festival Brassens.