Notre ami, notre camarade, notre complice Jacques Gauffier est mort. Oui ! Une fois encore, la maladie aura été la plus forte, l’emportant au bout d’une dernière journée où ses ultimes préoccupations auront été pour les jeunes artistes, chanteurs, qu’il avait embauchés dans le cadre du festival Montpellier-sur-Seine, et qu’il tenait à honorer jusqu’au bout, en les payant, en payant les charges de leurs cachets, les droits, les taxes…
Il avait signé les cinq derniers chèques, j’étais présent pour accompagner sa démarche, et je n’arrive pas à croire que quelques heures après il ait cessé de vivre. Certes chaque jour était pour lui un combat, mais il en avait tant connus… Au fil de quelques confidences je sais qu’il avait été plongeur, imprimeur, le premier directeur de maisons pour tous de Montpellier, animateur infatiguable de tant de projets socio-culturels, inventeur fou de mille idées visant à rapprocher les hommes : Jacques Gauffier était unique, trop insoucieux sans doute des conditions de la réussite pour aller jusqu’au bout de ses songes…
« La mort est misérable » chantait Gilbert Bécaud, la mort qui ignore avec mépris les chagrins, les désespoirs, les blessures qu’elle suscite dans l’absence soudaine de l’ami, du père, du frère, cette absence si lourde à porter… Salut Jacques !