»Est-ce ainsi que vivre nous quitte
Est-ce de froid est-ce de fièvre
Est-ce d’y penser que palpite
La trame exsangue de vos lèvres… »
Il y a cinquante ans, presque jour pour jour, disparaissait le grand comédien Gérard Philipe. C’était en novembre 1959, Fanfan la Tulipe perdait son dernier duel.
Un an avant, l’acteur engagé avait présidé à la naissance du SFA (Syndicat Français des Acteurs) affilié à la CGT… Quelques mois encore et André Malraux entrait, lui, dans le premier ministère de la Culture de notre histoire… Etrange coïncidence qui voyait disparaître le symbole du spectacle vivant de l’époque et, presque en même temps, naître l’outil principal des politiques culturelles publiques pendant les cinquante années qui allaient s’écouler… Jusqu’à aujourd’hui !
… Et jusqu’à quand ? dira-t-on avec une certaine inquiétude, tant les nuages s’accumulent et grossissent. Les intérêts privés piaffent plus que jamais à la porte des théâtres et des salles de concert, sur les plateaux de cinéma et de télévision, dans les musées… Tout démontre qu’au nom de l’argent-roi, la guerre est déclarée à l’Intelligence, à l’Art, à tout ce qui rapproche les hommes et les sublime…
Alors que cet anniversaire de la mort de Gérard Philipe soit pour nous l’occasion de redire ici notre attachement au « vrai » spectacle vivant hors des dérives marchandes, aux œuvres et non aux produits, à tous ces merveilleux métiers du spectacle et non aux plans de carrière plus soucieux de communication que de toute autre chose… Et que les mots de Leprest, que les harmonies de Heurtebise nous accompagnent longtemps dans ce combat…
Mort au brasier paix à vos cendres !