J’en ai presque honte… mais j’ai regardé samedi dernier, à la télé, la fin du grand concours 2009 de l’Eurovision, le xième de la famille. Oui ! j’ai regardé, écouté et me suis inquiété du score impitoyable réalisé par notre représentante, Patricia Kaas herself, reléguée sans ambage au 8ème rang des 42 pays participants. Ah ! l’Europe ! de l’Azerbaïdjan au Royaume Uni, d’Andorre à la Moldavie, de la Turquie à la Norvège,…, la Norvège grande triomphatrice du concours grâce à un chanteur biélorusse ayant appris le violon et… l’anglais pour mener sa carrière. Car c’est ça l’Europe d’aujourd’hui : 39 pays (ou presque) sur 42 chantant en anglais la même soupe (ou daube pour ceux qui ont très faim) à grands coups de danseuses plus ou moins dénudées, de cracheurs de feu et, parfois tout de même, de quelques musiciens à peine visibles dans le grand embrasement du stade olympique de Moscou.
… En fait, j’ai complètement honte d’être allé jusqu’au bout des « eight », ou « ten », ou « twelve points », espérant sans cesse que notre Patricia nationale allait leur montrer à tous ces Anglais refoulés que la chanson française était bien vivante et belle, et chargée d’émotion, même sans le concours des danseuses et des cracheurs de feu susnommés… Oui ! Shame on me d’avoir cru un seul instant qu’il était ce soir-là question de chanson et que peut-être, dans une émulation culturelle bien comprise, il ne serait plus besoin de traduire le Temps des Cerises…
C’est alors, tandis que défilait le générique, que j’entendis une voix qui disait « Mais qu’allait-il faire dans cette galère ? ». Aussitôt je m’arrêtais de souquer et m’accordais douze points quand je décidais – et pour qui ! et pour quoi ! – moi aussi d’aller voter. Le 7 juin !