Irma et Louise : fin de scène !

                               Aujourd’hui, je veux saluer une grande dame de la chanson qui nous a quitté récemment : Colette Renard que les jeunes peuvent connaître puisque elle a tenu le rôle d’une grand-mère idéale dans le soap opéra (soap of Marseille, of course, ou soupe-opéra, ou bouillabaisse-opéra…) « Plus belle la vie », feuilleton quotidien sur FR3. Les plus âgés, eux, se souviendront plutôt de la chanteuse qui connut la gloire grâce au rôle d’Irma la douce dans la comédie éponyme (du même nom et au titre identique), oeuvre d’Alexandre Breffort pour le texte, les paroles des chansons et le scénario, sur des musiques composées par Marguerite Monnod, fidèle complice d’Edith Piaf.
Colette Renard a enregistré une cinquantaine de disques, avec des chansons magnifiques dont elle était une très grande interprète. Parmi ses enregistrements figurent des chansons coquines et paillardes dont la très célèbre « Nuit d’une demoiselle », qui raconte en termes très imagés les différentes façons de se faire faire minette… Cette oeuvre a d’ailleurs été reprise par beaucoup d’artistes dont notre amie Elsa Gelly, mais aussi Armelle (de Caméra café)… ou encore Arielle Dombasle qui accompagna ainsi son effeuillage glamour au Crazy Horse, ce qui émoustilla fort Bernard Henri quand il le vit. La princesse de Savoie, l’actrice Clothilde Courreau (qui d’ailleurs, à une certaine époque, reprit le rôle d’Irma) vient elle aussi d’interpréter la chanson dans la même chapelle que la Dombasle et dans la même tenue… Même que le prince de Savoie en resta sans voix !
Jadis les grands de ce monde séduisaient les danseuses pour en faire des reines ou des princesses, maintenant c’est le contraire, et il paraît même que Rachida Dati s’entraîne pour ce genre de performance ( ce qui explique sans doute son célèbre lapsus…)

Je voudrais aussi saluer un autre artiste qui a quitté la scène sur un triste coup de coeur : Gérard Berliner qui fut lui plutôt l’homme d’un seul tube « Louise », chanson dont les paroles furent écrites par le Montpelliérain Franck Thomas, également auteur de textes pour Joe Dassin et Michel Jonacz… Après avoir vendu 1,5 millions de disques, Gérard Berliner avait connu une carrière un peu plus à l’ombre des sunlights, mais dernièrement il avait créé un spectacle sur Victor Hugo, enregistré un nouveau disque et il préparait un nouveau récital de chansons hier chantées par Serge Reggiani. Je pense à lui avec tendresse et respect car comme disait Kennedy à Berlin au début des années 60 ich bin ein Berliner.

A propos d’un bilan

jacques55.jpg7 spectacles différents, en 29 dates et pour… 4000 spectateurs (soit près de 140 spectateurs de moyenne !), tel est, à ce jour, dans la brutalité des chiffres, le bilan de notre activité artistique de diffusion depuis le début de l’année 2010. S’y ajoutent un peu plus de 150 spectateurs pour 3 soirées d’accueil dont la soirée « Chansons à bretelles » au théâtre Gérard Philipe…
Concernant la seule diffusion, un peu plus de la moitié de nos spectateurs est venue assister à nos soirées d’hommage à Jean Ferrat. 1140 d’entre eux se sont déplacés pour notre spectacle de chansons sur Paris (près de 1000 pour la seule création à Balaruc-les-Bains). 300 ont suivi le Cabaret du Vin… Le reste (soit un peu plus de 500 personnes) s’est partagé entre le Grand Chemin des crêtes de l’Hérault, Monsieur Monsieur Tardieu, Bruant et le Chat Noir et… quelques soirées d’animation isolées.
3 des spectacles proposés sont des créations, mais aucun (à l’exception des soirées d’accueil) ne propose de chanson d’auteur.
14 des 29 dates considérées ont eu lieu à Montpellier, 12 dans le reste du département et 3 seulement dans le reste de la région.

Dans sa globalité ce bilan peut certes apparaître satisfaisant. Sans aide institutionnelle (vous savez, celle qui va aux « vrais » professionnels qui ont des producteurs), sans réseau « copains / coquins » (ils se reconnaîtront), nous avons réussi à accompagner plusieurs artistes dans l’exercice de leurs métiers… Il pose cependant un certain nombre de questions dont la moindre n’est pas la disparition quasi totale de la chanson d’auteur. Il est vrai que c’est toujours de façon très volontariste que nous avions réussi à mettre de la chanson de création (vous savez la « chanson bio ») dans nos programmes, mais il existait aussi des salles pour cela, à Montpellier (l’Inédit, le Sax’Aphone) et dans quelques autres lieux de la région où des investissements militants avaient permis de tisser un premier maillage… Or aujourd’hui tout cela a disparu et les résultats ne se sont pas faits attendre.
De même notre « repliement » sur l’Hérault, et plus particulièrement sur Montpellier, n’est pas vraiment une bonne nouvelle. Bien entendu nous ne l’avons pas décrété et il faut sans doute y voir l’effet du phénomène réseau (cf ci-dessus) qui se base sur l’exclusion et le matraquage plutôt que sur la découverte et le choix du public… Mais c’est ainsi !
Réussirons-nous à renverser la tendance, tout en continuant à maintenir un niveau de diffusion suffisant (et nécessaire) à l’exercice de nos métiers ? Qu’on se rassure : nous allons nous y employer !

Rachida t’a dit !

                               On sait maintenant beaucoup de choses sur Rachida Dati : son père était maçon et il a dû encouler beaucoup de béton ! Pour gagner un peu d’argent de poche, elle a travaillé comme matrice de colonie de vacances… A la rentrée elle se faisait emboucher pour faire la couillette de pommes, travaillant même sous les cieux les moins cléments, couverts de cunilingus… Chez elle il y a un pin et elle aimerait bien dormir sous son ombre, mais elle a peur qu’une pine lui tombe dans la bouche. Selon son point de vulve le seul musicien digne de ce nom est Beetauvent… Ses goûts culinaires sont simples : elle adore par exemple les craquettes de pommes de terre. Ses distractions préférées sont d’assister à un match de foutre et, dans les villes portuaires, de regarder les bateaux en partouze pour les pays lointains… Elle est aussi très coquette et va souvent dans les salons de coiffure se faire faire des spermanentes. Elle aime porter des colliers de tarlouze, même de culture… Elle est une militante acharnée du don d’orgasme. Elle aime enfin à rappeler qu’elle fut une bonne ministre et que les Français l’ont vue à l’oeuvrette…
Quant au célèbre lapsus linguae qui vient de la remettre à la une des médias, il est évidemment et seulement dû au fait qu’elle a parlé trop vite, presque vaginalement, sans réfléchir… A moins qu’elle n’ait bu ce jour-là une bouteille de bon vin, d’affellation contrôlée…

Bertrand Cantat, etc…

jpallies.jpgAprès tout je pourrais très bien ne rien dire et passer mon chemin… L’aspect commercial du « retour » de Bertrand Cantat, soigneusement distillé dans les médias, est tellement évident que je pourrais me contenter de hausser les épaules et de renvoyer tout ça à un nouvel avatar du monde marchand du spectacle…
J’éprouve pourtant à ce propos une gêne grandissante qui m’incite à dire ce que je pense : comment ce type dont l’histoire ne retiendra éventuellement que les faits divers qui l’entourent, comment ose-t-il se prêter aussi complaisamment à l’opération dont il est l’objet ? Comment ose-t-il remonter sur scène et se faire acclamer par ses fans ? Comment peut-il agir comme s’il s’agissait seulement d’une… convalescence ?
« Il a payé sa dette à la société » diront certains. Peut-être, mais – même s’il a le droit de faire ce qu’il fait – il est encore tant de gens à qui il ne pourra jamais rien rembourser… Notamment lui-même !

Jean-Pierre président !

jacques55.jpgNon ! le blog de l’Acte Chanson ne tient pas à devenir un carnet rose, ou bleu, ou même de toutes les couleurs, mais il faut parfois savoir sacrifier à la peopolisation ambiante… (Euh ! je crois que je vais revoir cette idée étrange)…
Ainsi donc, toutes nos félicitations au billetiste, unique et préféré, de ce blog : Jean-Pierre Leques qui vient d’être élu (à l’unanimité, au premier tour de scrutin) président de l’Acte Chanson, à l’issue d’une campagne électorale éclair où le candidat ne savait pas qu’il l’était, mais a su opiner (sa discrétion dut-elle en souffrir) quand il fut proposé.
Toutes nos félicitations également, et nos encouragements, à Jacques Gauffier, finaliste au terme d’une compétition nécessairement épuisante (j’ai plein d’idées étranges aujourd’hui…) du grand concours destiné à donner à Montpellier le plat référence qui lui manque, son cassoulet, sa choucroute, son couscous, bref sa « clapassade » que Jacques, avec l’esprit de contradiction qui le caractérisait déjà quand il dirigeait la première maison pour tous de Montpellier, quand il animait la première radio libre du département, et même quand il travaillait à l’Acte Chanson, a choisi d’appeler « peirou » (ce qui veut dire le chaudron en occitan)…
A suivre ?

Pour défendre nos retraites

Le Syndicat Français des Artistes vient de rendre public l’appel qui suit. Nous y souscrivons.
Samedi 2 octobre tous les syndicats, dont la CGT, appellent à une nouvelle journée de mobilisations contre la réforme injuste et inefficace des retraites, premier jalon d’une attaque tous azimuts contre les droits sociaux (après sont menacées l’assurance maladie, l’assurance chômage, les retraites complémentaires…). Le projet gouvernemental doit encore passer par le Sénat, à priori le 5 octobre, et sans doute en commission mixte, avant d’être entériné. Les artistes-interprètes sont totalement concernés par les mesures proposées, directement mais aussi par les conséquences qu’elles auraient très rapidement sur leur assurance chômage, qui doit être renégociée en quelques mois. Il est important qu’ils participent massivement aux manifestations prévues ce samedi 2 octobre, et de rester mobilisés le 12 et les jours qui suivront.
Manifestation départementale à Montpellier ce samedi 2 octobre à 13h30, départ place de l’Europe, sur les bords du Lez.

Sous le chapeau de Mireille

                               J’ai dernièrement eu la surprise d’apprendre que Mireille Mathieu, l’éternelle demoiselle d’Avignon , avait reçu la médaille du courage de la part du gouvernement russe. A ce sujet, j’espère que la personne qui a épinglé la dite médaille sur son altière poitrine a mieux visé que Charles Pasqua lorsqu’il lui avait remis jadis la décoration de la Légion d’Honneur, entrainant de la part de la récipiendaire la célèbre réplique : « Aïe ! Il m’a piqué le sein ! »
Passé ce bref instant d’inquiétude quant à l’intégrité physique de la désormais star de la pop moujik, ce furent la joie et la fierté qui envahirent mon cœur et mon âme : l’honneur de la France éternelle, que je croyais à jamais terni par les turpitudes footballistiques de nos voyous milliardaires au cours de la Coupe du Monde de baby-foot, brillait à nouveau au firmament des Nations souveraines. J’étais alors dans un tel état second qu’un certain temps me fut nécessaire avant de me poser cette question essentielle : qu’avait donc fait Mireille pour mériter une telle distinction ?
Certes, reconnaissons que celle-ci ne s’est jamais ménagée et qu’elle a fait bouillir la marmite pour une famille plutôt nombreuse. Mais çà, c’était son job… Par ailleurs, je n’ai jamais entendu dire qu’elle avait été dans le temps membre du K.G.B ou aujourd’hui des actuels services secrets russes. Il est vrai que certaines vipères (même pas lubriques) diront qu’elle n’est plus toute jeune… Mais de là à penser qu’elle ait participé à la Révolution d’Octobre, c’est un peu gros. Il est vrai encore que dans sa carrière, elle a chanté une chanson (vraiment) très engagée (« Mille colombes ») devant un chef d’état qui s’en foutait. Mais c’était à Paris pour l’élection de Sarkozy et pas sur la Place Rouge pour l’élection du successeur de Poutine…
Alors quel était l’acte de courage de Mimi ?
… Après avoir longtemps réfléchi, la réponse m’est soudain apparue. Bon sang, mais c’est bien sur, les Russes ont tout compris : il en faut du courage pour se trimballer cette même coupe de cheveux depuis quarante-cinq ans ! Même sous le chapeau célébré par Brassens…

A propos du FMI…

JPallies.jpgLe premier Forum des Musiques Indépendantes (mais oui : le FMI !) s’ouvre vendredi à Montpellier (stands sur l’Esplanade, débats salle Rabelais et médiathèque Emile Zola, concerts au Rockstore…) et je pense soudain à cette manifestation agricole saccageant hier dans l’ouest de la France un « salon » inauguré par le ministre,…, et je pense à ce festival de l’incompréhension, en 2003 à Barjac, dressant la plupart des artistes programmés contre les intermittents en lutte,…, et je pense à ces vignerons, strictement attachés à leur domaine et voulant ignorer la crise qui balaie pourtant des milliers d’entre eux dans toute la France…
Peut-on imaginer un seul instant sortir indemne de ce qui se passe aujourd’hui dans le monde et continuer, comme si de rien n’était, à réclamer ses petites subventions pour se maintenir la tête hors de l’eau, voire se construire un radeau (je suis médusé par cette image) tandis que tant et tant se noient et disparaissent ?
Or cette question se pose bien sûr dans le domaine de l’économie, de l’agriculture, mais aussi dans celui de la culture. Rien n’échappe aujourd’hui aux prédateurs affairistes, et surtout pas les oeuvres de l’esprit humain…
Faut-il donc s’accommoder de cette situation et essayer, par tous les moyens (ah ! le développement durable !) de conquérir une part du gâteau ? Ou faut-il remettre l’artiste et la culture au centre des préoccupations ? Faut-il « soutenir les labels » ? Ou poser le problème de la diffusion des oeuvres ? Faut-il caresser les médias dans le sens du poil ? Ou tenter d’imaginer un vrai service public de l’information, décentralisé, ouvert ? Faut-il s’en remettre aux lois européennes (Ah ! l’Europe ! l’Europe !)? Ou appeler les artistes, les publics à réfléchir ensemble, agir ensemble, résister ?
N’en doutez pas : nous sommes quelques uns à avoir choisi notre camp… Et nous continuerons de chanter !

Montpellier a besoin d’un lieu dédié à la chanson…

… à la chanson et aux arts de la proximité.

jacques.jpgCela fait des années que cela dure : la chanson à Montpellier (comme dans tout le Languedoc) a besoin d’un lieu dédié, d’une salle prête à accueillir aussi tous les arts de la proximité (le conte, la poésie…), d’une capacité maximum de 120 à 150 places, dotée d’équipements annexes pouvant servir aux répétitions, aux ateliers, voire à des conférences, des expositions, des moments de cabaret… et on nous construit l’ARENA, on rachète le Rockstore, on laisse fermer l’Inédit, le Sax’Aphone… on nous offre la rue ! (On nous permettra de rester discret sur la Maison de la Poésie…) Cherchez l’erreur !
Ce n’est certes pas la première fois que nous revendiquons de la sorte, et d’autres que nous l’ont fait aussi (il y en a traces quelque part sur ce blog…). Or rien ne bouge, bien au contraire, il semble même que l’idée d’une telle salle (et pourtant) dérange au plus haut point les divers calculs institutionnels (et je ne parle pas de problèmes rénaux).
Il est vrai que dans un moment où les marchands étendent leur emprise sur la totalité des actions humaines, y compris les créations de l’esprit, la culture… il est moins dérangeant de répondre à leurs exigences (qui peuvent se régler dans le secret d’un bureau) plutôt que d’accepter de poser les problèmes sur la table commune et de discuter, de construire et d’agir ensemble, de résister !
La culture, qui est peut-être le secteur fondamental pour les changements à l’oeuvre dans le monde d’aujourd’hui, est aussi l’enjeu de cette bataille pour la chanson, et c’est aussi pour ça que nous la menons !

Il faut détruire l’ARENA

jacques.jpgJe l’avoue : je suis fier de ne pas avoir été invité à l’inauguration de la grande salle ARENA.
Comme tout le monde pourtant j’en ai beaucoup bouffé à la télévision et dans les journaux : ARENA par ci, ARENA par là… Et chacun de se répandre en dithyrambes sur l’équipement fantastique, le saut qualitatif extraordinaire accompli par la région, les conditions d’accueil merveilleuses du public, des artistes… On a même réussi à faire dire à des ouvriers (comme de vulgaires bâtisseurs du viaduc de Millau) qu’ils étaient fiers du travail accompli et à… Georges Frêche (de plus en plus provocateur) qu’il ne dressait pas que des statues !
Bon ! cette écume médiatique évaporée, nous voilà donc désormais avec une salle de dimension nationale, voire européenne, destinée à accueillir les plus grosses productions du show biz international… Et déjà on annonce Indochine, M, Shakira, etc…
Quel bouleversement culturel n’est-ce pas ?! Quelle fierté d’avoir ainsi à domicile, et plus seulement à la télé, les plus gros avatars de la culture marchandisée, sans autre justification que l’argent qu’ils peuvent drainer…!
Il me semble qu’à l’inverse, des pouvoirs publics soucieux de culture devraient se demander comment éviter que le plus grand nombre – le peuple comme ils disent – soit de plus en plus soumis au diktat des marchands, à leur volonté d’uniformisation culturelle et tous les décervelages qui vont avec… Oui ! Je crois que des pouvoirs publics responsables devraient exiger la destruction de l’ARENA et la mise en examen de ceux qui l’ont voulue et construite : pour non-assistance à culture en danger !