La raison d’être de la politique…

Un document important vient d’être diffusé en provenance de l’Union régionale des syndicats CGT des salariés du spectacle. Nous nous y associons sans réserve.

« Alors que L’OFCE (Observatoire Français des Conjectures Economiques) prévient sur les conséquences des politiques d’austérité, dénonce la course à la rigueur qui ne vise qu’a rassurer les agences de notation et les marchés financiers, et prévoie que 2012 sera marquée par une forte récession dans plusieurs pays européens, dont la France. Le traité concocté par les chefs d’Etats européens poursuit sa fuite en avant, inscrivant la « règle d’or » dans la constitution de chaque pays et imposant la rigueur budgétaire et sociale pour les salariés dans tous les Etats de l’Union, de façon autoritaire et arbitraire.

Les gouvernements s’attaquent ainsi aux socles des droits sociaux des travailleurs européens. Les conséquences de ces politiques sont dévastatrices pour des millions de salariés et de retraités en Europe. (Ces situations sociales et économiques sont aussi une aubaine pour les partis d’extrême droite qui dans toute l’Europe, gagnent du terrain).

  • En Espagne le nouveau gouvernement prévoit une économie de 9 milliards pour 2012 avec, notamment, la poursuite du gel des salaires des fonctionnaires, le non remplacement des départs, l’augmentation de la durée de travail hebdomadaire des fonctionnaires (à 37,5h), le gel du salaire minimum interprofessionnel à 641,40€ en 2012. Ces mesures viennent après l’augmentation de la TVA.
  • En Angleterre, les mesures d’austérité accentuent la crise, la précarité et le chômage, même si elle n’est pas en zone euro, les prévisions économiques pour l’Angleterre sont elles aussi préoccupantes.
  • La situation en Roumanie est sous haute tension : avec la réduction d’un quart des salaires des fonctionnaires, le gel des retraites et l’augmentation de la TVA de 19 à 24%.
  • En Allemagne la pauvreté et la précarité explosent malgré les chiffres officiels du chômage; la politique du tout à l’exportation trouve ses limites dans une demande interne atone et une demande en chute libre dans les pays de l’Union Européenne, même si la balance commerciale est largement excédentaire, elle ne profite pas aux salariés ni en terme de salaires, ni en terme de garantie de l’emploi.

Un rapport de l’OIT (Organisation Internationale du Travail), de janvier dernier, pointe la politique de baisses des salaires en Allemagne comme étant l’une des principales causes de la crise économique et sociale en Europe. Les syndicats allemands qui se battent pour des augmentations généralisées, l’instauration d’un salaire minimum légal, la réduction de la précarité confirment cette analyse.

Nous pourrions citer beaucoup d’autres exemples au Portugal, en Italie, en Belgique, et ailleurs.

En réalité c’est le modèle de construction européen qui est pointé du doigt par les divers rapports, car basé sur la concurrence et non sur les coopérations, les complémentarités et les solidarités entre les peuples et les territoires.

En France, encensant cette course à la rigueur, le Président sortant annonce des mesures redoutables contre les salariés et plus largement les ménages : 

– Une hausse de la TVA de 1,6% venant pénaliser le principal moteur de la croissance qu’est la consommation. Un nouveau cadeau fiscal et social accordé aux entreprises sans contrepartie, ni garantie en matière d’emplois.

– L’instauration d’accords dits « de compétitivité » qui sont des accords de baisse de salaire contre maintien de l’emploi ou d’augmentation du travail sans augmentation de salaire contre maintien de l’emploi… Ces accords sont clairement des attaques frontales contre le contrat de travail et le code du travail.

Par ces annonces Nicolas Sarkozy achève un mandat marqué par des attaques sans précédent contre les droits des salariés, contre le modèle social français, avec des conséquences sociales et économiques désastreuses.

Face à cette situation sans précédent depuis la seconde guerre mondiale, unique depuis la création de l’Union Européenne, devant une situation économique et sociale qui se dégrade, avec le durcissement de l’austérité comme seule réponse de la part des dirigeants européens, pour apporter une réponse forte et coordonnée face à la dégradation de la situation économique et sociale, le syndicalisme européen a décidé d’organiser la riposte :

La Confédération Européenne des Syndicats (CES) appelle à une journée d’action européenne le 29 février, à la veille du Conseil européen. Les syndicats européens se mobiliseront partout en Europe pour que le travail et la justice sociale ne soient plus les oubliés des agendas européens mais au centre des priorités politiques.

Comme vient de l’affirmer Cristina Kirchner, Présidente de l’Argentine : « La raison d’être de la politique est d’améliorer la vie des gens ».

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