C’est par cette chanson chantée a cappella que débute le Cabaret du Vin. Selon une vieille tradition populaire, des milliers de chansons furent ainsi écrites sur des airs connus (des timbres)… et sur tous les thèmes, dont celui du vin bien sûr.
Cette Marseillaise du buveur, parue dans la Feuille du matin du 25 novembre 1792, est une des 250 versions de notre hymne national, détourné dès les premières semaines de gloire du Chant de l’armée du Rhin qui, grâce au jeune Montpelliérain François Mireur, allait effectivement devenir notre Marseillaise… Alcool, pornographie, ripailles, tout était bon pour s’emparer de la musique de Rouget de l’Isle…
La Grêve de l’impôt est l’oeuvre d’un certain Armand Monestier poète et marchand forain à Pézenas qui, en juin 1907, sur l’air de l’Internationale, évoqua dans le Tocsin, journal de la révolte des vignerons du midi, la situation de désespoir qui avait conduit à la révolte. Autour des vignerons, c’est tout un peuple alors qui descendit dans la rue pour se battre…
GLOIRE AU 17ème
Gaston Montéhus, le chanteur des pauvres, rendit hommage à la révolte des vignerons du midi à travers la célébration d’un événement fameux (mais un peu re-écrit semble-t-il) : le refus du 17ème de ligne de tirer sur la foule des manifestants réunis sur les Allées Paul Riquet à Béziers.
Comme pour beaucoup d’autres chansons de Montéhus, la musique de Gloire au 17ème est signée Chantegrelet et Daubis.
Légitim’ était votre colère,
Le refus était un grand devoir.
On n’ doit pas tuer ses père et mère,
Pour les grands qui sont au pouvoir.
Soldats, votre conscience est nette :
On n’se tue pas entre Français ;
Refusant d’rougir vos baïonnettes
Petit soldats, oui, vous avez bien fait !
Salut, salut à vous, braves soldats du 17ème ;
Salut, braves pioupious, chacun vous admire et vous aime ;
Salut, salut à vous, à votre geste magnifique ;
Vous auriez, en tirant sur nous, assassiné la République.
J’en suis sûr même vous l’aimez bien.
Car sous votre pantalon garance,
Vous êtes restés des citoyens.
La patrie, c’est d’abord sa mère,
Cell’ qui vous a donné le sein,
Et vaut mieux même aller aux galères,
Que d’accepter d’être son assassin.
Espérons qu’un jour viendra en France,
Où la paix, la concorde régnera.
Ayons tous au cœur cette espérance
Que bientôt ce grand jour viendra.
Vous avez semé la premièr’ graine
Dans le sillon d’ l’Humanité.
La récolte sera prochaine,
Et ce jour-là, vous serez tous fêtés.
Dégoupillons ces bonnes bouteilles.