J’étais une bonne chanson… – Oui ! je sais ! Henri Salvador a écrit et chanté la même chose il y a 45 ans, mais ça ne fait rien : J’étais une bonne chanson ! – Mon nom ? Ou plutôt, mon titre ? C’était « Frédéric »… Vous vous souvenez ? Bien sûr je m’adresse à ceux qui ont un certain âge, parce que je suis née au début des années soixante, juste avant que les yéyés fassent leurs premiers dégats… Et ça faisait : Je me fous du monde entier / Quand Frédéric me rappelle / Les amours de nos 20 ans… C’était bon !
Mon père s’appelait Claude Léveillée, auteur-compositeur-interprète canadien qui m’a donné beaucoup de grandes et de petites soeurs, et même des demi-soeurs quand des gens comme Gilles Vignault par exemple écrivait des paroles sur sa musique… Certaines de ces chansons sont même allées se nicher dans la bouche d’Edith Piaf. Excusez du peu !
En vérité, mon père a fait mille choses. C’était, comme disaient les journalistes d’alors, « un artiste protéïforme ». Il fut aussi acteur au cinéma et à la télé. Il a écrit des scénarii, composé des comédies musicales,…, pendant près de 50 ans. Robert Charlebois le considérait comme son grand frère… Hélas, le 10 juin dernier, je suis devenue orpheline. A 78 ans mon père s’en est allé pour jouer sur le piano céleste au paradis des musiciens…
Depuis, je suis très triste… Mais je sais aussi que si quelqu’un écoute ou chante une de ses chansons, où qu’il soit mon père doit faire un large sourire… Tu te souviens Frédéric ?
Les chansons, comme les anges, ne sont pas censées avoir un sexe…
On peut alors se demander pourquoi, dans l’album studio originel la chanson s’appelle « Frederic », et « Frederique » la reprise en public sur l’album « Place des Arts 76 ».
N’importe, quelle que soit la cible que voulait toucher Léveillée, je devais y être au coeur.