Ferrat : un an déjà !

C’était le 13 mars 2010… A l’hôpital d’Aubenas, Jean Ferrat décédait. Nous ne le savions pas encore, mais bientôt il fallait se rendre à l’évidence : nous ne reverrions plus sa silhouette amaigrie autrement qu’en images d’archives, images de concerts et d’interviews, tant il avait su mêler ses paroles d’homme et d’artiste. Jean Ferrat disparaissait et je me demandais ici-même si avec lui ce n’était pas un monde qui s’en allait, un monde de plus de dignité et de fraternité, un monde plus humain qui, depuis la fin de la deuxième guerre mondiale n’avait cessé de progresser, mais qui, soudain, ces dernières décennies redevenait obscur, malade, impitoyable pour les plus faibles, cynique et écoeurant pour les plus forts… Un monde où la culture elle-même regressait !

Un an après, hélas, le monde ne nous a pas fait changer d’inquiétudes et de colères. Peut-être même les choses se sont-elles aggravées… Alors, puisse ce triste anniversaire être pour nous l’occasion de redire que nous continuerons de nous battre. Je crois qu’au-delà de tous les engagements artistiques, il n’est pas de meilleur hommage à rendre à Jean Ferrat.

Une pensée sur “Ferrat : un an déjà !”

  1. La mort de Jean Ferrat aura au moins permis de faire tomber un des masques de l’hypocrisie : oui Ferrat était, et est encore, aimé du grand public.
    Le nombre de téléspectateurs accrochés à leur écran le jour de son enterrement, les visiteurs sans cesse augmentant dans le petit village d’Antraigues-sur-Volane, les taux d’écoute des diverses émissions qui lui ont été consacrées, en font quotidiennement la preuve.
    Pourtant qui, radio ou télé, programmait encore Ferrat il y a 13 mois ?
    D’ailleurs combien, radios ou télés, programment encore de la chanson d’auteur (j’ai envie de rajouter : et même de la chanson tout court), surtout lorsqu’elle porte avec émotion un regard acéré sur notre environnement social ?

    « Ecran et médias dits démocratiques
    Fermaient leur porte d’un coup de ciseau
    Tu connus censure et folles critiques
    Comme Aragon tu espérais, l’oiseau »
    extrait de « Antraigues mars 2010 » poème de Nicolas Garrido

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