Vin des Poètes : épisode 20 – Le temps des chansons (4)

Les Quatre Barbus

 Ils s’appelaient Jacques Trisch, Marcel Quinton, Pierre Jamet et Georges Thibaut… et c’étaient les Quatre Barbus, un de ces groupes vocaux (tels encore Les Frères Jacques) nés dans l’immédiat après-guerre et qui entendaient porter auprès du plus grand nombre la chanson comique de qualité.

Appréciées à la fois par les publics populaires et par les intellectuels, leurs chansons, traditionnelles, paillardes, ou même anarchistes, étaient en effet drôles et intelligentes.

Comme tant d’autres ils furent balayés par la vague yéyé. La chanson que nous donnons ici est un chant traditionnel venu de Haute Bourgogne.

[audio:http://www.actechanson.fr/wp-content/upload/Les-4-barbus-Ah-que-nos-pères-etaient-heureux.mp3|titles=Les 4 barbus – Ah ! que nos pères etaient heureux]

 

AH ! QUE NOS PERES ETAIENT HEUREUX

Ah! Que nos pèr’s étaient heureux
Ah! Que nos pèr’s étaient heureux
Quand ils étaient à table
Le vin coulait à flot pour eux
Le vin coulait à flot pour eux
Ça leur était fort agréable!

Refrain :
Et ils buvaient à pleins tonneaux
Comme des trous
Comme des trous, morbleu!
Bien autrement que nous, morbleu!
Bien autrement que nous!

Ils n’avaient ni riches buffets
Ils n’avaient ni riches buffets
Ni verres de Venise
Mais ils avaient des gobelets
Mais ils avaient des gobelets
Aussi grands que leur barbe grise

Refrain

Ils ne savaient ni le latin
Ils ne savaient ni le latin
Ni la théologie
Mais ils avaient le goût du vin
Mais ils avaient le goût du vin
C’était là leur philosophie

Refrain 

Quand ils avaient quelque chagrin
Quand ils avaient quelque chagrin
Ou quelque maladie
Ils plantaient là le médecin
Ils plantaient là le médecin
L’apothicair’, la pharmacie

Refrain

Celui qui planta le provin
Celui qui planta le provin
Au beau pays de France
Dans l’éclat du rubis divin
Dans l’éclat du rubis divin
Il a planté notre espérance

Refrain 

Boris VIAN

Bien sûr il y eut la mythologie des caves de Saint-Germain-des-Prés, dans l’effervescence de la liberté retrouvée… Il y eut la trompinette et le jazz… une vie intense, multiple, sublimée par la maladie qui le guetta tout au long de ses 39 ans d’existence et qui finit évidemment par l’emporter… Mais c’était bien la maladie, pas les excès.

Car Boris Vian était aussi un homme très organisé qui sut mener de front les multiples taches qu’il s’était fixées : écrire (il faut relire ses romans), composer (avec Henri Salvador cela donna des dizaines de titres), chanter, inventer, aimer… vivre !

 [audio:http://www.actechanson.fr/wp-content/upload/Boris-Vian-Je-bois.mp3|titles=Boris Vian – Je bois]

JE BOIS

Je bois
Systématiquement
Pour oublier les amis de ma femme
Je bois
Systématiquement
Pour oublier tous mes emmerdements

Je bois
N’importe quel jaja
Pourvu qu’il fasse ses douze degrés cinque
Je bois
La pire des vinasses
C’est dégueulasse, mais ça fait passer l’temps

La vie est-elle tell’ment marrante
La vie est-elle tell’ment vivante
Je pose ces deux questions
La vie vaut-elle d’être vécue
L’amour vaut-il qu’on soit cocu
Je pose ces deux questions
Auxquelles personne ne répond… et

Je bois
Systématiquement
Pour oublier le prochain jour du terme
Je bois
Systématiquement
Pour oublier que je n’ai plus vingt ans

Je bois
Dès que j’ai des loisirs
Pour être saoul, pour ne plus voir ma gueule
Je bois
Sans y prendre plaisir
Pour pas me dire qu’il faudrait en finir…

 

Ricet BARRIER

C’est en 1958 que le nom de Ricet Barrier apparaît pour la première fois parmi les chanteurs, auteurs-compositeurs, connus et reconnus de notre pays. Grâce à La servante du château il accède à la notoruété et débute une carrière qui, hier encore, à plus de 80 ans, l’amenait sur la plupart des grandes scènes françaises.

La chanson que nous donnons ici date de 1978 et la musique, comme souvent avec Ricet, est signée Bernard Lelou.

L’écriture de ce livre se terminait quand nous avons appris la disparition de Ricet Barrier. Au-delà du choix d’une chanson , ayons une pensée pour ce chanteur atypique qui a marqué son temps.

 

BACCHUS BOURREE

(parlé) Bacchus, Dieu du vin et de l’inspiration,
De la vigueur féconde et de la procréation.
Né du Feu, élevé par la Pluie,
C’est le Dieu des plaisirs de la Vie.
Il vide les tonneaux et remplit les vessies,
Fait rire les chameaux et pleurer le Messie.

 

Quand on fait la fête, qu’on est un peu bourré,
Qu’on trouv’ la vi’ belle et les fill’s à croquer,
Pour peu qu’un guitareux se mette à la gratter,
Ça y est c’est parti, Bacchus est arrivé …

 

Refrain : La Bourré’, la bourré’ qui balance,
La bourré’ des bourrés, c’est Bacchus qui la danse
Et tout en louvoyant de barrique en jupon,
Il goutte le bon vin et les jolis tétons.

 

La bourré’ fait sauter les fillettes,
Bacchus, l’oeil allumé, leur verse une piquette
Et dans la vigne au vin, dans le creux d’un sillon,
L’entonnoir à la main, il trousse leur cotillon.

 

Bacchus aime tout excepté … Le thé !
Il boit toujours en société, Santé !

 

Débondez les tonneaux, percez les barillets,
Allez, tous au goulot et videz les pichets,
Quand on voit la vie
Couleur de paradis,
On est bon pour danser
La Bourré’ des bourrés.

Refrain 

La Bourré’ chasse tous les soucis,
La Bourré’ des bourrés vous fait voir du pays.
Dans les fumé’s du vin,
Le pauvre a des écus,
Les moines sont coquins
Et contents les cocus !

 

Bacchus ne connaît qu’un fléau C’est l’eau !
Un seul pays a sa confiance, La France !

 

Bacchus est malicieux,
En vidant les tonneaux
Il pouss’ les amoureux à remplir les berceaux,
Mariage ou enterrement,
Ca finit en buvant,
Les jamb’s en compote,
Mais l’printemps dans la culotte !

 

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