Je suis rarement allé aussi peu au spectacle que cet été.
Face aux divers tsunamis du show biz musical, relayés par toutes les collectivités locales ou territoriales (à quelques exceptions près, l’Etat s’en fout…), je reste prudemment sur ma colline et ne me hasarde même plus à constater les dégâts. Circulez, y’a rien à voir ou à entendre !
Enfin presque, parce que le plus terrible est qu’on ne peut rien éviter de ces grandes vagues décervelatrices : ouvrez votre journal régional, allumez France 3, et vous verrez. Ce matin on m’annonce même que les bonnes vieilles « rave parties » qui avaient disparu du paysage, nous rattrapent, avec leur « son », vous savez leur fameux « son » qui n’est pas la nourriture préférée des ânes… Et une fois encore le rock n’roll renaît de ses cendres, les stars de nos enfances n’en finissent pas de décliner leur âge tendre et nos têtes de bois, le flamenco d’aligner ses dégénérescences, le tango de s’inventer des modernités, et les claquettes irlandaises de recommencer, recommencer leur tap tap tragi-comique… Voulez-vous un rappeur, même tranquille ? Y’a de tout en magasin, et même des comiques éculés, des mimiques de sélectionneur français à la Coupe du Monde de football, les plus grandes cantatrices et toutes les réincarnations de Luis Mariano, Mickaël Jackson, Jean-Jacques Goldman (qui est pourtant toujours des nôtres), du cinéma sous les étoiles, du spectacle pour enfants (ne sommes-nous pas tous de grands enfants ?), du blues, du fado, du gospel, de la balade… J’allais oublier, et pourtant, les poètes, ceux du Lodévois et de l’Ile de Sète (c’est beau le lot des voix !), les danseurs, les théâtreux, les circassiens, les qui font des feux d’artifices, et qui défient les précipices, les mous, les gras, les squelettiques (Ah ! la diversité !)… Dans une petite boîte en olivier sang et or, cadeau de Georges Frêche aux habitants de la région tatoués Sud de France sur les fesses, j’ai même découvert une grosse fanfare, festive et décalée, mutualisée…
Heureusement Bruant, me dis-je, en oubliant un siècle d’occitanisme. Et un étrange sourire me vient aux lèvres en imaginant soudain un spectacle du Crazzy Horse Saloon dans les arches du Pont du Gard, et un concert de Ricoune pour les fêtes de la Saint-Roch à Montpellier… L’an prochain, sans doute !