Il est dans la vie de terribles déceptions qui vous frappent au coeur comme le couteau du traître dans les opéras.
Enfant on croit au père Noël, il existe ! La preuve : on le voit qui pose au coin des rues avec les enfants pour des photos souvenirs; on sait qu’il vient dans la nuit du 25 décembre porter les cadeaux… Et puis on apprend que le barbu en rouge et blanc n’est qu’un mythe et que les cadeaux sont apportés par les parents… Alors on est les plus malheureux des Gaulois : le ciel nous tombe sur la tête !
Sexagénaire frétillant, on épouse une très jeune fille russe, choisie sur catalogue; la charmante vient en France avec son cousin… Et puis, paf !, on apprend que le cousin en question est son amant et qu’il appartient à la mafia… On était sur un voilier et tout à coup on vous enlève la mer et les voiles !
Ma plus grande déception je l’ai connue récemment. J’avais toujours pensé que Plastic Bertrand chantait lui-même son chef d’oeuvre « Ca plane pour moi » de sa voix veloutée, cette voix que je kiffais grave, et même que je jalousais… Et puis, vlan !, soudain plus de GPS vocal, je suis dans le plus grand désert sonore du monde; en fait c’est son producteur au nom imprononçable qui chantait à sa place…
Où va-t-on aujourd’hui si les artistes peuvent ainsi nous tromper ? L’argumentation du producteur-tricheur est que Plastic Bertrand avait une voix entre Michou et Hervé Vilard… Et bien si je ne me hasarderais à aucun jugement de valeur sur l’organe – vocal – de Michou, par contre je sais que lorsque Hervé Vilard chante « les cafés littéraires » sur le disque d’hommage à Leprest, ça mérite qu’on l’écoute. Et en plus c’est lui qui chante !